Krak des Templiers
Would you like to react to this message? Create an account in a few clicks or log in to continue.
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

De Montjoie a Carcosa

5 posters

Page 1 of 2 1, 2  Next

Go down

De Montjoie a Carcosa Empty De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Wed 22 Aug - 19:35

Krak de Montjoie, Émirat d'Annaba Jabel
Été de l'An de grâce MXVIII

Monseigneur Conrade du Saint-Sulpice se tenait debout devant les Vérifidèles assemblés dans la cathédrale de Montjoie pour entendre sa messe. Depuis des heures, sa voix résonnait dans les hautes voûtes de la cathédrale, alors qu'il invoquait une homélie de la haine contre les impies qui assiégeaient l'Haldorf de l'autre coté de l'océan.

La plupart de ses confrères Templiers étaient partie combattre en Haldorf afin de défendre cet illustre royaume, mais il fallait bien que quelques chevaliers restent en Montjoie, afin d'assurer la défense de la Terre Sainte. Monseigneur du Saint-Sulpice était l'un de ceux-là, mais comme il n'y avait pas eu de guerre en Terre Sainte depuis un an, il occupait son temps a donner des messes et superviser les nouvelles construction ordonné par Monseigneur Monquefort.

Alors que Conrade entonnait une litanie haineuse, un croassement venant d'une meurtrière coupa subitement sa concentration. Dans l'ouverture venait d'atterir un gros corbeau noir, habituellement signe de mauvais présage.

Monseigneur Conrade demanda a un esclave de chasser l'oiseau qui troublait sa messe, mais un frère lui fit remarquer que c'était l'un de ces gros corvidé des îles de Carcosa, domestiqué par Longhiver afin de servir de messager.

Le Monseigneur fit empoigné le corbeau et delivrer le message qui était enroulé à sa patte.  Devant l'air ébahit ou inquiet des Vérifidèles assistant à la messe, il deroula le message en fronca des sourcils, puis l'ex-Manus Dei eut un grand sourire avant de s'exclamer;

"Vérifidèles, de grandes nouvelles provenant de Monquefort. Nuur a tenu et l'étendard du Roi Hubert y flotte toujours! In Nomine Ordo! (Des cries de joie et des "Dieu le veut" resonnèrent dans les voutes et entre les piliers. Le Monseigneur continua)...

"...de plus, lors de ce conflit, une nouvelle guilde fut convertie. In Nomine Veritas!" (D'autre crie de Dieu le veut)

"...finalement, soeur Bérangère fut ordonné Manus Deï! In Nomine Lux! " (la foule était maintenant en délire)...

Monseigneur Conrade se garda bien de leur lire la suite du message. Ce ne sont pas chose a dire.

"Qu'on fasse sonner les cloches de la cathédrale afin de souligner cet heureux avenement!" ordonna-t-il en quittant la cathédrale. Puis il dit a un frère-sergent; "Je dois quitter pour l'Arganne a bord de la prochaine nef. Garde moi ce corbeau en cage, je vais en avoir besoin."

Puis Monseigneur Conrade gagna son logie, relu une seconde fois les mots de Monquefort contenu sur le message. Des mots qui l'avait beaucoup inquiété. Il prit une plume et un parchemin et composa un message;

"Momento Finis

A la moulte et puissante Mère Manus Dei Bérangère de Carcosa. Je vous apporte par ce message ma bénédiction bienheureuse d'ancien Manus Deï. Je suis convaincu que vous avez le panache et la détermination de continuer les bonnes oeuvres de Monquefort a qui vous succédez aujourd'hui dans ces charges. J'ai fais sonner les cloches de Montjoie afin qu'on sachent du Sanctuaire jusqu'a Sombralh que vous êtes désormais Mère Bérangère.

Je m'apprête a embarquer dans le prochain navire qui part pour l'Arganne. Nous allons jeter l'ancre a Nuur afin d'y prendre des troupes et les apporter en Carcosa afin d'y combattre la flotte impérial qui y fait route en ce moment. Je sais que vous serez des nôtres mais je prend de l'avance avec ce message.

Je n'ai eu que de brèves rumeurs au sujet de votre ordination et de vos prouesses en Haldorf. Certaines de ces rumeurs m'ont jeté une grande inquiétude. Les murs de Nuur ont tenu, mais je voulais m'assurer si les mûrs de votre âme étaient intactes? J'espère avoir de vos nouvelles très bientôt par l'entremise de ce corbeau.

Père Conrade du Saint-Sulpice
Deus Vult
"

Une fois l'encre du message séche, il le cacheta de son petit sceau, puis l'accrocha à la patte du corbeau. Dans un petit coffre fermé a clé, le Monseigneur en sortie un petit morceau d'épis du Nouveau Monde qu'il donna a manger au corbeau, afin qu'il sache qui était le destinataire du message, puis lanca le corbeau par la fenêtre.

"Va mon brave. Porte mon message par delà les mers et que Saint-Edouard te garde des prédations"

Puis il descendit le long escalier en tortillon qui menait de son logie jusqu'au scriptorium du vieux abbaye de Montjoie. Là, des centaines de moines scribes s'affairaient a transcrire les Saintes-Écritures.

"Je vais avoir besoin de ceci pour mon voyage" dit-il en s'approchant d'un gros grimmoire.

"Mais ces chroniques ne sont pas terminé..." répondit un moine.

"Seul le Jugement Dernier a le pouvoir de terminer une chronique" coupa le Monseigneur en emportant le grimmoire sur lequel était inscrit l'armoirie de Carcosa.


Last edited by Conrade du Saint-Sulpice on Fri 31 Aug - 11:39; edited 1 time in total
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Soeur Bérangère Thu 23 Aug - 0:18

Cathédrale de Brahma
Été de l'An de grâce MXVIII

Un lourd silence régnait au sein de la cathédrale de Brahma, largement dépeuplée par les vérifidèles les moins convaincus à l’approche à de la guerre. Et pourtant, l’oreille attentive la plus habituée au calme serein des lieux saints ne pouvait manquer de tilter devant la rumeur discrète, quoi que tenace, qui troublait la paix d’une absidiole de la place…
Et pour cause ; une ombre toute encapuchonnée de noir s’agitait fébrilement auprès du mobilier d’église et s’affairait à ramasser quelques accessoires liturgiques pour les entreposer pêle-mêle dans une vieille besace noire avec une précaution toute relative.
Mais alors qu’un lourd chapelet de cérémonie s’en allait rejoindre ses petits camarades dans la sacoche de voyage…
… un gros corbeau noir s’engouffra dans la cathédrale par la porte entrouverte en signalant son arrivée par un croassement lugubre et décuplé par l’écho du lieu saint.
Et ce fut toute la bâtisse qui lui répondit quand le chapelet échappé à terre tomba lourdement sur le sol dans un vacarme métallique.

Silence.
Bérangère resta quelques instants, figée sous sa cape, à regarder le corbeau qui, perché sur un prie-Dieu, la fixait d’un air inquisiteur. Ce même air inquisiteur qu’elle lisait trop souvent dans le regard de ses frères depuis peu, et qui la rendait chaque fois un peu plus folle.
Finalement revenue à ses esprits, elle saisit brusquement la patte du corbeau et en détacha le petit morceau de parchemin sous les piaillements outrés du volatile exprimant par le fait même, et à grands renforts de battements d’ailes que « tout de même, toute cette violence, ce n’est pas très urbain ».
Elle s’approcha d’une flamme pour mieux lire le message, éclairant par la même son visage plus pâle et cerné qu’à l’ordinaire. A la lecture de la missive du Père Conrade, plusieures expressions animèrent ses traits tour à tour ; l’impassibilité, l’inquiétude, et finalement l’effroi.

Bérangère prit une profonde respiration puis, sans perdre un instant, sortit d’une poche de sa besace dequoi écrire et réquisitionna le prie-Dieu comme support à cet effet. Elle écrivit d’une traite sans lever les yeux de son parchemin, et bien que tentant de soigner sa calligraphie comme à l’accoutumé, elle ne puit contenir un léger tremblement de sa main, transparent dans les traits de son écriture.

« Conrade,

J’ai bien réceptionné votre messager et sa missive. J’accueille votre bénédiction et vos paroles avec une humble gratitude ; puisse Dieu vous entendre et faire de moi l’instrument de sa volonté de par les pouvoirs qui m’ont été conférés. Dieu le Veut.

J’entends votre projet de prendre navire pour l’Arganne, et je présume qu’à l’heure où vous lirez ce message, vous serez déjà en route. De grâce, soyez prudent ; car s’il est vrai que les murs de Nuur ont tenu, par la force des armées d’Haldorf et la bénédiction de Dieu, les troupes impériales encore en marche ont si bien piétiné la vallée de Segura et défriché les forêts de Nupe que le pire est encore à craindre pour nos terres, et Brahma elle-même ne sera probablement plus très sûre bien longtemps.

Je m’apprêtais justement à quitter la capitale et l’Arganne pour un moment. Je préfère ne pas vous mentionner ma prochaine destination par l’entremise de cette missive, ce pour ma propre sécurité, mais sachez qu’il me fera plaisir de vous recroiser en temps et lieu en Carcosa, si Dieu le Veut, puisque la guerre semble vouloir y conduire les soldats de ce monde.

*écriture plus hésitante et tremblante* En ce qui concerne les rumeurs, vous comprendrez que je ne puis m’étendre sur le sujet dans un pareil courrier ; sinon vous rassurer sur la qualité de mes « murs », qui semblent encore solides, selon certains… tests.

Pardonnez mes réponses bien évasives, mais je ne puis prendre le risque d’en dire davantage ; je ne fais nullement confiance aux yeux indiscrets qui pourraient se poser sur nos échanges… pas plus qu’à ce corbeau.

Soe… Mère Bérangère
Deus Vult. »


Le corbeau repartit à tire d’ailes sans demander son reste une fois la nouvelle missive rattachée à sa patte endolorie et disparut dans les cieux de Brahma.

Bérangère replia la missive de Mgr Conrade et, après une brève hésitation, la brûla à la flamme de la bougie. Elle replaça ensuite la capuche noire sur sa tête, et referma comme elle put sa besace de voyage plein à craquer. Elle jeta un dernier regard autour d'elle, et souffla sur la bougie, ne laissant l'absidiole qu'à peine éclairée par la lumière grise et spectrale d'un ciel maussade filtrant par un vitrail terni et peu inspiré.

Elle se dirigea résolument vers la sortie de la cathédrale, son tabard blanc et ses vêtements de nonne dissimulés sous sa lourde cape noire, et sa besace malmenée laissant paraître à l'occasion, au travers du trou laissé par une couture défaillante, le pan d'une cape de voyage brodée aux couleurs impériales.
Soeur Bérangère
Soeur Bérangère
Admin

Messages : 132
Date d'inscription : 06/07/2012
Age : 32
Localisation : Krak de Montjoie

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Thu 23 Aug - 1:50

Nef Saint-Bovitch le Généreux
Au large des côtes de Dulgaron
Été MXVIII

La nef aux voiles blanches ornées de croix venait de ranger ses rames après avoir franchit le détroit sous-terrain du fleuve Dulgaron et voguait maintenant à pleine voiles vers les Terres du Centre. Ses cales lourdement chargés de victuailles et de chevaux d'orients donnait a la nef un aire de gros obèse de la basse-ville qui fait ses eblutions matinales. A son seul grand mât claquait au vent le baucéant de l'Ordre des Templiers et sa proue était orné de l'effigie d'un vieillard en habit de marchands de Kinthzheim à la tête auréolé. Des marins enturbannés, originaires des Émirats de Sombrahl et Khadidja, s'afferaient aux divers manoeuvres du navire.

Soudain, un énorme corbeau vint se poser sur le rebord et poussa quelques croassement sinistre. Un marin tenta de le chasser mais il alla se poser chaque fois un peu plus loin en croassant. Un Templier portant le blanc manteau sortie du chateau arrière et demanda qu'on lui apporte le message accroché au corbeau. Comment Seth de Longhiver faisait-t-il pour dresser ainsi ses corbeaux a trouver leur destinataire aussi facilement. Enfin... ce serait un mystère a élucider une autre fois. Conrade du Saint-Sulpice se réfugia dans sa cabine avec le petit parchemin.

A sa première lecture sous une lanterne blafarde, il fut fort décu. Un message écrit attivement, sans enluminure et aux propos d'une banalité déconcertante.  Ce n'est pas ses habitudes.

...puisse Dieu vous entendre et faire de moi l’instrument de sa volonté de par les pouvoirs qui m’ont été conférés. Dieu le Veut

Voilà qui est le stricte minimum... mais encore?

Je préfère ne pas vous mentionner ma prochaine destination par l’entremise de cette missive, ce pour ma propre sécurité,

Elle se défile alors qu'elle est nouvellement Manus Dei! Va-t-elle courire par la campagne comme un vulgaire vagabond. Un Manus Dei se déplace en procession avec des fidèles armés. A-t-elle prit l'habitude de Monseigneur Edouard Mayol qui se déplace en soudard?  Que fuit-t-elle donc pour ne pas m'attendre en Nuur?

En ce qui concerne les rumeurs, vous comprendrez que je ne puis m’étendre sur le sujet dans un pareil courrier

Conrade relu cette phrase plusieurs fois. L'écriture était différente. Il y avait quelques ratures et de petites éclaboussures d'encres. Il se tourna vers le crâne grimacant de Saint-Denis, l'un des deux qui existait en ce monde, et qui ornait présentement sa petite chapelle personnel et il lui montra le plie, comme si ce crâne sinistre pouvait comprendre.

"Voyez, elle n'a pas nié la rumeur....tout est là."

...sinon vous rassurer sur la qualité de mes « murs », qui semblent encore solides

Conrade se tourna a nouveau vers le crâne et lui demanda comme a la confesse;

"Pourquoi doute elle de la solidité de ses murs? Je serais le premier a la défendre devant l'Inquisition. Bérangère est une forteresse de Foi. Pourquoi alors utilise elle le mot "semblent"?

Le crâne de Saint-Denis resta impassible.

selon certains… tests

"Ah, voici la main de la Redemption. La Redemption fait des tests. Le clergé de la Vraie Foi posent des questions et obtient des réponses lanca d'un ton moqueur l'ex Manus Dei a la relique aux orbites vides.

...je ne fais nullement confiance aux yeux indiscrets qui pourraient se poser sur nos échanges…

"Effectivement. Peut-être fallait-t-il lire entre les lignes?

Monseigneur Conrade leva le papier devant la flamme de la lanterne afin de voir si il y avait quelque chose de caché. Mais il ne vie aucune trace d'un sous entendu ou d'un message caché. Il porta attention a la ponctuation du message. Les Templiers utilisaient un code avec la ponctuation qui permettait de passer des messages important au milieu de missives banales, mais aucune trace de ce code ici.  Irrité, il fouilla dans son coffre, en sortie une petite fiolle portant le sceau alchimique de Kal-El et en enduisit le message, mais rien n'apparut. Finalement il gramaca d'un aire découragé.

"Aucun message caché.... aucune réponse... elle est évasive et ne ma laissé aucun indice....Mais c'est une Manus Dei maintenant. Je ne dois pas me mettre au travers du chemin de la volonté divine manifesté ici bas. In Nomine Caritas. "

Puis il enfouit la missive sous le hourlet de son tabard et sortie sa plume pour écrire un nouveau message qu'il enverrait avec le corbeau

"Momento Finis

Monseigneur Jacques d'Avignon.

Auriez vous l'aimabilité de me faire un récit détaillé comme vous savez si bien faire, de vos faits saillants de cette année. Votre texte ira garnir j'en suis sûre le chapitre des Chroniques des Terres du Centre au sujet du conflit qui vient d'avoir lieu.

Père Conrade du Saint-Sulpice
Deus Vult"

"
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Monquefort Sun 26 Aug - 2:45

Été de l'An de grâce MXVIII

Le maître du Temple avait parcouru les vastes collines de l’Haldorf après la victorieuse défense des murailles de Nupe. Depuis maintenant plusieurs lunes il ne s’était pas arrêté une seule journée dans un même endroit, chaque jour contait et avec un détachement affaibli de frère chevalier et de frère sergent, il devait répondre à des appels à l’aide provenant des quatre coins des terres du centre. Des marins lui avaient rapporté le massacre des sœurs de Saint-Notger qui avait été regroupé dans la chapelle par les soudards du Ragnarok avant d’être mutilé et abandonné dans le bâtiment en flamme. Frédéric de Monquefort avait vu de ces yeux la commanderie Templière de Zang réduit en cendre, l’école de maçon rasé et ces jeunes étudiants avait été retrouvé dans le puis du village, les mains coupées, il était mort noyé dans des souffrances difficiles à imaginer. La destruction que semait l’Empire félon est leurs alliés n’avait pas de mots assez durs pour décrire toutes l’horreur de ces bouchés qui se disait impériaux.

Alors que les frères Sergent du Temple s’activaient à monter le campement pour la nuit, le maître fit venir son lieutenant d’arme.

"Sergent est-ce que mon message est parvenu au frère Conrade?" demanda le Maître du Temple

"Oui Maître, notre frère du Temple est en route pour l’Arganne abord de la nef Saint-Bovitch le Généreux. Nous avons aussi des nouvelles nous provenant de la Cathédrale de Brahma. " répondit le lieutenant d'arme

Le lieutenant d’arme tendit un parchemin marqué d'un sceau bien singulier formant la lettre G, à la vue du sceau Monquefort empoigna son casque et ordonna aux Templiers de seller les chevaux. Pendant que les hommes du Temple se préparaient à la chevaucher le maître se dirigea vers sa monture en lisant le message qui se résumait en deux mots.

« Rentrer en Brahma! »

Frédéric de Monquefort monta sur son fidèle destrier et le lança sur la route en direction de la grande cité de Brahma et du Siège de l’Église en Haldorf. Sans un ordre de plus, le reste du détachement templier se lancer à la suite du Maître du Temple.

Alors que le soleil se levait et que la troupe avait parcouru les chemins pendant toute la nuit sans arrêt, il pouvait enfin percevoir les gigantesques flèches de la Cathédrale de Brahma et environ deux heures plus tard, le maître du Temple arrivait au pied du majestueux bâtiment. Alors, qu’il traversait le portail de la Cathédrale, le regard du Maître fut attiré par un moine à la toge blanche qui priait au pied d'un petit hôtel surmonté par Saint-Vorador.

"Mon Maître vous avez pris votre temps." répondit l'homme a la toge blanche

L’homme se leva et se retourna, il s’agissait du Frère Gaspard, ancien Sénéchal de l’Ordre qui s’était retiré dans le silence et la prière depuis de très nombreuse années. L’ancien sénéchal s’approcha du Maître et salua son vieil ami avant de continuer.

"Comme chaque soir, alors que j’étais reclus en prière, j’ai entendu un bruit inhabituel. Notre sœur.., enfin..., mère Manus Dei Bérangère est entrée dans la cathédrale, elle a remplis un sac avant de quitter prestement. Je ne sais pas où elle est partie, mais je sens qu’elle n’est pas en sécurité et qu'elle cours un grand danger! J’ai demandé a nos frères et amis archivistes de suivre ces déplacements et de faire un rapport au Temple...." répondit l'ancien Sénéchal

Le maître salua la sagesse de son frère. Ainsi, le frère d’Avignon est ces autres camarades avait probablement raison, nous pouvons craindre un grand danger pour notre soeur. Il ne pouvait pas perdre un instant de plus, et devait s’assurer que mère Bérangère soit en sécurité. Vivement que le frère Conrade arrive d’outre-mer.
Monquefort
Monquefort
Admin

Messages : 515
Date d'inscription : 03/06/2009
Age : 41
Localisation : Tourelle de Brahma

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Sun 26 Aug - 3:44

Nuur
Commonwealth d'Arganne
An de grâce MXVIII sous le règne de sa majesté Hubert d'Haldorf

La nef avait acosté il y a peine une heure aux quais de Nuur et le Monseigneur avait hâtivement quitté en direction du quartier le plus malfamé. La ville fortifiée de Nuur débordait des habitants des campagnes venues se réfugiés derrière les murailles. Malgré la victoire du dernier mois, il y régnait une agitation dans les rues qu'on avait pas vu depuis les invasions de l'an MIX. La plupart célébrait les exploits de Montcalm.

"Ah, nous y sommes" lanca Monseigneur Conrade du Saint-Sulpice a ses frères lorsqu'ils furent arrivé où il voulait aller. Les autres le regardèrent d'un aire inquiet.

Le Pouce de MacBeth était une miteuse taverne qu'on trouvait au fond d'une ruelle du quartier des pauvres de Nuur. Dans ce quartier surpeuplés, outre les réfugiés des campagnes, on y trouvait des orphelins, des lépreux, des éclopés par le travail aux champs, mais aussi des soudards, des ribaudes et des malandrins de toutes sortes. Le Pouce de MacBeth était le lieu le plus populaire de cet endroit et les plus chanceux venaient y dépenser leurs quelques piécettes chapardés pendant la journée. Il y avait même des rumeurs que des espions de l'empire s'y tenait, afin d'échapper aux patrouilles du Roi qui ne s'aventurait jamais dans ce quartier.

Conrade entra par la grande porte de la taverne. A l'intérieur y régnait une ambiance digne d'un psaume de Saint-Soulard,  alors que l'assistance y avalait pintes après pintes en se racontant les histoires les plus grasses. Dans l'âtre du foyer brûlait le segment d'un tronc d'arbre, donnant a la pièce bondé de gens, une lueur flamboyante semblable à l'enfer.

On trouvait dans cette taverne toutes les sortes de coquins de l'existence;

- des coupes-bourses furtifs,
- des crocheteurs de serrures aux doigts agiles,
- des receleurs de reliques,
- des mercenaires de la récente guerre qu'on a pas encore soldé."
- des assaisoneurs de dernier-repas,
- des agicheuses de ruelles avec ses complices cogneurs.
- des tirs-laines en attente d'une quête accompagné d'une bourse.
- des diseuses de mésaventures.
- des Oséric
- des Brunbancourt et ce genre de scélérats.

La truanderie dans ce trou n'était rien a comparer aux plus commun des tripots de Carcosa, mais Monseigneur Conrade y trouverait ce qu'il avait besoin. Il grimpa maladroitement sur un tabouret, empêtré dans sa robe de moine, regarda l'assistance un moment puis siffla fort avec un doigt dans la bouche. Tous se retournèrent vers ce clerc qui venait effrontément d'interrompre leur beuverie. Les plus vieux le reconnurent...

Conrade du Saint-Sulpice s'exclama:

"Je ne vais guère longtemps déranger votre soirée gentilshommes et demoiseaux, mais j'ai un gibier qui m'a échappé et les chemins de campagnes sont garnies de pillards de l'Empire, que j'aimerais éviter. J'ai ouïe dire que je trouverais ici ce soir les meilleurs pisteurs du Royaume. Si l'un d'eux est belle et bien ici, par Saint-Bovitch, je lui prierait de se manifester...."
...."
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Soeur Bérangère Thu 30 Aug - 2:35

Petite chapelle isolée
Nord de Patura
Fin d'après midi, Été MXVIII


Monquefort wrote:J’ai demandé a nos frères et amis archivistes de suivre ces déplacements et de faire un rapport au Temple...."


Rapport des Archivistes wrote:Au Maître du Temple,

Nous avons bien reçu votre ordre et nous sommes appliqués à suivre les déplacements de la personne concernée par vos inquiétudes. Apres plusieurs jours d'observation, voici les premiers résultats de notre enquête.

Notre amie a quitté la cité de Brahma dans les heures qui ont suivi son excursion rapportée dans la cathédrale, avec pour seuls bagages une besace, et un bébé. Nous l'avons vue rejoindre un homme à quelques centaines de mètres des murs de la cité, un chevalier en armure, portant la croix de Malte. Après quelques recherches, il semblerait qu'il s'agisse de William Arenberg, un duc Impérial, et membre du conseil décisionnaire au sein de l'Ordre de la Rédemption; celui-là même qu'elle aurait appelé à l'aide, au cours de cette fameuse nuit...
Ils ont entrepris de chevaucher vers le Nord, en faisant quelques détours à l'occasion, visiblement sur la volonté de notre comparse, pour s'arrêter brièvement dans certains lieux de culte et hameaux, où elle reste un moment pour prier et prêcher la Vraie Foi et l'Unique tandis que l'homme demeure à bon écart, avant qu'elle ne le rejoigne pour reprendre la route.
Notre amie ne semble pas se cacher, et prêche aux yeux de tous; son compagnon, toujours armé, semble bien davantage sur les nerfs et se méfier de tout, surtout à l'occasion de ces haltes, qui ne semblent pas l'enchanter.
Sinon, ils ne s'arrêtent dans les auberges qu'après la tombée du jour, et généralement qu'à une heure bien avancée, pour passer la nuit; quand ils ne campent pas à l'écart des villages.

A l'heure de ce rapport, ils viennent de quitter la région de Brahma et s'enlignent pour traverser Patura par le Nord. Nul doute qu'ils aient en tête de rejoindre les frontières impériales à la première occasion."


--------------------------------------------------------


La nonne se releva péniblement au terme de sa prière, les genoux endoloris par le sol malcommode d'une énième chapelle de fortune, dressée par des Haldorfiens plus que jamais en recherche de Foi et d'espoir au milieu de la guerre. Pour l'occasion, elle avait laissé tomber la cape noire, et prêchait dans sa bure blanche de Main de Dieu.
Elle se retourna, et sourit a la poignée de villageois véricroyants qui, à ce moment là, dans un petit hameau au nord de Patura, s'échinaient encore à reconnaître et à célébrer la gloire de Dieu en ces temps difficiles.
Elle les salua un à un, dans le silence. Après un court sermon et une prière collective, l'heure n'était plus aux mots, mais à la présence, et les sourires béats qui illuminaient tous ces visages fatigués ne pouvait être la encore, aux yeux de la prêtresse, qu'une manifestation de Sa Bienveillance.

Quittant la chapelle, la nonne s'arrêta sous le porche de l'édifice, saisie par la vision d'un ciel d'été crépusculaire, embrasé pour une fois point par les feux de la guerre, mais par les seules couleurs d'un soleil couchant.
Elle se dit que, décidément, Dieu est un peintre celeste exceptionnel, avant de porter son regard à l'orée d'un bois relativement proche, vers la silhouette d'un homme à cheval, un bébé dans les bras, dont le non verbal trahissait une impatience inquiète mais résignée. Elle l'observa un moment de loin, avec un sourire mi-tendre, mi-amusé, avant de se perdre en rêverie dans ce paysage de campagne haldorfienne
.
Soeur Bérangère
Soeur Bérangère
Admin

Messages : 132
Date d'inscription : 06/07/2012
Age : 32
Localisation : Krak de Montjoie

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Yves-Jacques le Pied-Bot Thu 30 Aug - 16:56

Ses pupilles dilatées par le sepium  Imploraient la pitié, alors que leurs derniers vaisseaux sanguins éclataient dans un effort futile de défaire l’étreinte mortelle du géant. La bouche délicate révélait une dentition parfaite dont le sourir aurait fait rougir n’importe quel homme d’église. Sa bouche ne cherchait qu’à engloutir une dernière bouffée d’air. Puis, elle sentit la froideur d’une lame qui se glissait entre ses côtes. Puis, plus rien.


Yves-Jacques se retourna, s’assurant que tout était normal. Le bruit de la pièce d’en dessous et les faux cris de jouissance de la prostituée d’à côté avait masqué ceux de sa petite escarmouche avec l’espionne impériale. Il se pencha et admira son visage paisible. Il renifla et s’essuya le visage du revers de la manche de sa bure, tachée par le temps, la peinture, le sang et la moisissure.

‘’Quel gachis…’’

Puis, il sectionna l’oreille de sa victime à la base d’un seul coup vif et essuya son arme sur la robe de la ribaude. Il plaça délicatement l’oreille dans un mouchoir rouge, qu’il déposa dans un sac de cuir qu’il portait en bandoulière et qui contenait bon nombre de vivres, son journal et sa réserve de sepium. Il fouilla sommairement le corps, la dépouillant de ses bijoux, de sa bourse, mais en trouva ni ordres, ni message. Il la dépouilla ensuite de ses souliers, donc la facture de maître à la mode en Reikswart avait trahi l’identité de l’espionne. Il se releva et poussa du revers du pied (et de façon peu cérémonieuse) le corps inanimé sous le lit de la chambre et déposa les draps sur la tache de sang.


C’est alors que ses sens aiguisés l’eut alerté d’une voix familière:

Conrade du Saint-Sulpice wrote:

"Je ne vais guère longtemps déranger votre soirée gentilshommes et demoiseaux, mais j'ai un gibier qui m'a échappé et les chemins de campagnes sont garnies de pillards de l'Empire, que j'aimerais éviter. J'ai ouïe dire que je trouverais ici ce soir les meilleurs pisteurs du Royaume. Si l'un d'eux est belle et bien ici, par Saint-Bovitch, je lui prierait de se manifester...."
...."


Conrade pouvait entendre la lourde démarche irrégulière du géant descendre l’escalier qui menait aux chambres, ponctué par le tintement de son immense trousseau de clefs. Son regard croisa celui d’Yves-Jacques, à demi-masqué par son long capuchon rouge, qui lui fit un clin d’oeil.


Au lieux de se diriger vers lui, il se dirigea plutôt vers le bar et s'assurant de bien se faire entendre par son ami de sa grosse voix ‘’Patron, une pinte de cidre.’’ Une fois servi, il sortit de l’auberge et se dirigea vers l’étable, où il retrouva son cheval de voyage, une petite bête peut apte au combat mais dont le trot était très confortable pour de longs voyages. Il ne savait pas ce que le templier faisait dans les parages, mais il n’avait pas l’intention d’y rester pour bien longtemps…


Last edited by Yves-Jacques le Pied-Bot on Thu 30 Aug - 17:28; edited 1 time in total
Yves-Jacques le Pied-Bot
Yves-Jacques le Pied-Bot
Admin

Messages : 754
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 33

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Thu 30 Aug - 17:11

Yves-Jacques sortait de l'étable en trainant son cheval par la bride lorsque Conrade du Saint-Sulpice sortie de l'auberge tout en ordonnant aux frères-sergent de chasser les gueux qui mendiait non loin, afin qu'ils ne puissent écouter la conversation. Puis il dit;

"Messir Clegane. Par le manteau soyeux de Saint-Abelle, j'avais un doute que je vous trouverais a fêter ici après ce violent siège de Nuur. Je suis content de voir que je n'ai peut être point perdu mon temps a venir ici. Ce n'est pas une taverne où se tiennent les nobliaux, mais tout comme moi, vos racines paysanne vous donne une secrète cognivance avec la lie du peuple.

Nous avons perdu la trace d'une membre du Haut Clergé, qui a quitté Brahma il y a plusieurs jours, semblant fuire quelque chose. Les routes sont peu sûre et grouille de pillards impériaux. Pour la retrouver le plus discrètement possible, j'ai besoin du meilleur traqueur du royaume, un chasseur de relique... un rôdeur! Et vous pourriez en même temps profiter de la route pour me confessez vos exploits de cette été.

Qu'en dite-vous?"
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Yves-Jacques le Pied-Bot Thu 30 Aug - 17:26

Yves-Jacques esquissa un sourrire.

''N'avez-vous point entendu les rumeurs mon frère? J'ai pris ma retraite. Les exploits guerriers ne sont plus ma tasse de thé. Je suis maintenant un humble professeur et recteur de l'université de Freighberg. La violence ne me concerne plus...''

Un air de malaise paranoiaque était perceptible au nez fin du chancellier. Le géant embrassa Conrade dans son étreinte, tout sourire '' Ahhh mon frère, comme il est heureux de vous voir en ces jours troubles!''

Il murmure discrètement à son oreille ''Nous devons partir maintenant, je le craint, Je vous suggère de disperser vos hommes, si les agents impériaux vous trouvent ici, je ne peux guarrantir leur sécurité, ni la votre.  Rejoignez-moi au saule des pendus, à l'aurée des bois de la courrone, vous pourrez prendre le temps de tout m'expliquer une fois en sécurité. d'ici là, je vous suggère de vous faire plus discret,''


''Pardonnez-moi de ma rudesse mon frère, mais je ne suis point vostre homme, je dois de ce pas retrouver mes collègues afin de poursuivre nos fouilles archéologiques! Je vous souhaite la meilleure des chances dans vostre aventure!''
Yves-Jacques le Pied-Bot
Yves-Jacques le Pied-Bot
Admin

Messages : 754
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 33

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Thu 30 Aug - 21:02

Domaine d'Eud
Fief de Bornu, An de grâce MXVIII

Le Saul du Pendu était un immense arbre dégarnie de feuilles le long du Tracé Polignac, séparant le fief de Cacheu et de Bornu. Les témoignages de Saint-Denis au IVe siècle parlait déja de cet arbre, ce qui donnait une idée de son âge. Certains sages disaient qu'il était un survivant d'une époque où la forêt d'Irendille s'étendait jusqu'en Arganne et qu'il avait perdu ses feuilles lors du Grand Bouleversement. De nos jours, il ne servait guère plus qu'a pendre des hérétiques, des voleurs et des ennemis du royaume. Quelques carcasses se balancaient d'ailleurs au grès du vent et dégageait une odeure épouvantable qui forcait Monseigneur du Saint-Sulpice à se couvrir le nez d'un mouchoir. Il regardait le soleil qui se couchait derrière la vallée de Nupe et un peu partout, on pouvait voir des colonnes de fumées s'élevant dans le ciel cramoisie, signe que la guerre était encore récente.

Il regarda un moment la carcasse déseché d'un sergent de l'Ordre du Saint-Sépulcre, pendu là il y a quelques semaines, lorsqu'il entendit les pas lourd de Sir Yves Jacques le Pied-Bot.

"Recteur de l'université de Freighberg? Voilà un titre pompeux. Quel genre d'étude s'adonne les sages des Terres du Sud. Sont-elles pieuses au moins?" interrogea Conrade d'un aire amusé en regardant le grand Yves-Jacques qui attachait son cheval a l'une des branches basse de l'arbre décharné.

"Vous me raconterez ca en route. Vous vous rappelez mon brave lorsque nous avons chassé et exorcisé des sorcières dans le passé? Père Sauriol en MVIII, Cyane de Mont-Flétrie en MXII. Ou quand nous avons sauvé le Prophète de la Vie des mains de brigands. Nous étions très efficace a l'époque. C'est pourquoi je suis allé vous cherchez à Nuur.  Avec -vous je sais que je vais sauver du temps et la rattraper. Nous devons faire vite!

Monseigneur Conrade sortie son épée et traca une carte grossière de l'Haldorf dans la terre sèche au pied de l'arbre.

De Montjoie a Carcosa Screen12

Elle a plusieurs jours d'avance sur nous.  J'ai recu par corbeau des informations qu'elle avait quitté Brahma en partant vers le nord, ce qui veux dire traverser le domaine de Tsanupe ou de Patura.  Peut-être même jusqu'a la Commanderie Templière de Zang qui a été ravagé par des Impériaux. Elle serait en compagnie d'un Duc impériaux, sans escorte. Oui vous avez bien entendu.
Nous piquerons a travers jusqu'a ce qu'on retrouve sa trace. Êtes-vous partant mon brave?


Last edited by Conrade du Saint-Sulpice on Fri 31 Aug - 11:48; edited 1 time in total
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Jacques d'Avignon Fri 31 Aug - 1:23

Domaine de Nuur
Au lendemain de la victoire des troupes du Haut-Roy Hubert sur les troupes impériales
Dans une chapelle de la Vraie Foi...

Le sang de ses alliéEs macérant sur son tabard de combat, le frère d'Avignon conspire à voix basse avec ses comparses Archivistes de longue date, Dame Charis, Kalel l'alchimiste et Sir McHard. Des bribes de la conversation, on peut entendre ces genres de propos.

- D'abord Kafe, puis l'Haldorf, enfin, toutes ces voiles de guerre impériales flottant vers les eaux de Carcosa...
- Est-ce vrai que la famille Cordelian nous a quittée?
- Nous avons perdu tant de vies véricroyantes...
- Ce sang ne plaît pas seulement à Saint-Clément...
-Surveillez la, s'il-vous-plaît. Sans qu'elle le sache. Je me dois d'écrire quelques missives.
- Si elle quitte Nuur, avisez-moi et je la ferai suivre par nos frères Athéon et son sergent, frère Du Peuplier.
- Puisse Dieu être bienveillant.

Le petit groupe se disperse, chaque personne allant vaquer à ses occupations respectives.
Le Grand Chambellan traînait avec lui la sainte dépouille de Sa Sainteté Hadrien IV.
Dans son sac à dos, bien entassé. La fin justifie les moyens...

Vivant, mon œil, pensait le frère chevalier du Temple. Quand nos ouailles se rendront donc compte de la vérité? La Foi en Dieu est-elle si aveuglante? Ah, le Grand Théocrate, quel outil puissant de manipulation des masses dévotes! Un sermon bien placé, quelques effets de prestidigitation de Clars le Mage ou du prédicateur Demi-Tendre de la Garde Rouge et voilà, miracle, il vit!
Gloire à Dieu, et que vive le Grand Théocrate!

Mais ce symbole sert encore à l'unité de la Vraie Foi. Il fallait maintenir le spectacle et purger quiconque oserait prétendre que le Grand Théocrate était mort pour hérésie de dogme, In Nomine Ordo.

Ainsi, d'Avignon installa son paquet d'os sur une lourde chaise de chêne des forêts de Nupe, le seul restant intact dans toute la chapelle.
Il le regarda un moment, s'assombrit, puis s'attela à la tâche.

...
...
...

Chapelle véricroyante de Nuur
An de grâce MXVIII (pardonnez, cette guerre m'a fait oublié le saint-calendrier Abellien)
Été du massacre de l'Haldorf par les chiens impériaux et leurs sbires toutes guildes confondues
Sous le règne - pour combien de temps encore - du Haut-Roy de la Fédération Argano-Haldorfienne, Hubert dit le Gourmand

C'est sous une pesante canicule que les troupes haldorfiennes et leurs alliéEs s'étaient rassemblées au sommet de la vallée de Brahma pour rencontrer leurs ennemis. Il y avait dans notre armée les troupes habituelles de la Vraie Foi: les Templiers, les Archivistes, l'ordre du Poing de Fer, Nemesis, l'ordre du Vinier, la Garde Rouge et les Très Sainte Vinières, les soudards de la famille Mayol, les braves Lions Blancs, les très colorés chasseurs de reliques de l'ost du reliquaire, les vétérans du Lys d'Argent, Ramiel de Portelance et sa dame, la dame d'Argent et ses gens les exellents gens de l'Arganne, dont la Chimère et les fanatiques de Castenza et derniers mais non les moindres, les gences de Salmarak et Dinant libre, puis les autres, puisse Dieu me pardonner d'oublier quelques noms. A h oui, nous avions même plusieurs elfes à nos côtés!

Il y avait aussi de nouveau venus, dont les Beaux Bâtards, assoiffés du sang de l'ennemi, et les multiples sphères de gens étranges étant liés de près ou de loin à l'Ordo Cervi. Il y avait même une femme fée-licorne, puisse les colonnes de feu du Tout-Puissant se déchaîner sur cette abomination sans nom digne des pires démons hantant les cauchemars jaunes du Bienheureux Édouard Mayol...

Nous étions en sous nombre. Devant nous se dressaient les troupes ennemies. Nous avions failli avoir le Berkwald. Les négociations ont été rudes. Ils exigeaient même la conversion du Roy Hubert à l'Althing sacré, en plus d'une somme globale de 40 000 solars pour que le Phoenix et les Vikings de tous acabits se battent à nos côtés. Il va sans dire qu'Hubert n'a pas fléchi l'épine devant l'oiseau de feu et son prince capricieux.

Conséquemment, une marée rouge et bleus impériale générique nous faisait face, avec leurs alliés de toujours. Une sombre tache noire et blanche marquait la présence de la rédemption. Une autre tache, bleu poudre, marqua la présence de nos anciens frères du sépulcre, venus lécher les bottes de l'empereur félon et de leurs amis hérétiques de Marmara, Montfort et Hullsbourg.

Il y avait enfin des lueurs oranges, signes que cette bataille allait être dangereuse pour nos bonne ouailles, orange phoenix, orange hellequin, la routine habituelle. Il y avait une masse incalculable de bruns cloutés et de Brabancourt (pléonasme), ainsi qu'un groupe dont la vision me rendait furieux; des gaulois, les Gaurydrim. Mercenaires, amateurs de bière froide, comment les blâmer réellement? Dieu leur réserve une place de choix en enfer pour leur rôle dans la ruine de l'Haldorf, In Nomine Ordo.

Il était plaisant de voir que fidèles à leurs habitudes, nos ennemis étaient à nouveau ligués avec les forces de Teratos et du chaos. J'en venait à me demander si le Cerbère de Syrn n'était pas réellement le meneur de ces mouvements contre la Vraie Foi et ses royaumes, année après année. Teratos a le bras long, plus long qu'on le pense et la soif de sang de ce démon est insatiable, même après que ses innommables sbires se soient abreuvé du sang des plus vertueuses gences de notre Communitas.

Bref, lorsque le son du cor retentit, les troupes des 2 armées se rencontrèrent rapidement. À peine les premiers coups de lances donnés, j'ai reçu une flèche à l’œil. Alors que les apothicaires m'appliquaient leurs onguents, près de notre puis de ravitaillement, je compris, les yeux fermés, que nos troupes avaient mordues la poussière en quelques minutes à peine et que le bijou de l'Haldorf, la Cathédrale de Brahma, était plus que jamais menacée...
Jacques d'Avignon
Jacques d'Avignon
Admin

Messages : 11
Date d'inscription : 29/08/2018

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Jacques d'Avignon Fri 31 Aug - 1:45

Bataille de la forêt de Nupe

Les mêmes troupes se sont ensuite rencontrées dans les bois à la fois secs et décharnés, puis gras et touffus de la forêt de Nupe.
Nous devions absolument freiner l'avancée des troupes impériales, marchant vers la ville portuaire de Nuur, vers l'Arganne.

Les engagements furent terribles en partant, nous avons été repoussés vers notre puits de ravitaillement bien rapidement, toujours en sous nombre. Par contre, bénéficiant d'un terrain de bataille plus large et vaste, l'expérience de nos élites de tirailleurs entra en ligne de compte. Là, les Arrachés, les Archivistes, les Mayols, les Serpent à Sonnette, les émissaires, pour ne nommer que ces gens, firent des miracles dignes de Saint-Vorador, dans les bois, pendant que nos lourds s'occupaient du gros de l'armée ennemie sur le chemin principale menant vers la ville de Nuur, bien plus loin de là.

Après plusieurs engagements victorieux, nous avons réussi à repousser l'ennemi jusque dans ses propres retranchements, grâce à Dieu!
Un vent d'espoir soufflait dans les troupes, le climat s'étant réchauffé à nouveau après la fraîche pluie torrentielle (miséricorde de Dieu pour les âmes de Brahma) qui s'était abattue depuis la dernière bataille. Nous entendions des gens murmurer le nom de l'Unique, nous apercevions des membres de l'état major sourire à larges dents.

Le vétéran chimérique Calin, tête de Lion de la Chimère, aurait même dit, je cite: « Ça va bien, si on peut tenir cette butte, nous pourrons briser la dernière contre-attaque de l'ennemi et conserver les positions que nous avons durement gagné. » Or, comme les messages ne passent pas toujours efficacement, nos gens se sont lancés à l'Attaque et ont été pris de revers par les troupes en surnombre de nos ennemis.

En moins de 5 minutes de la fin de cette partie de la guerre, nous avons perdu l'entièreté de la forêt de Nupe, alors que nous étions si prêt d'une victoire éclatante...

...
...
...

Le jour sombre de cette guerre, celui d'une des plus grandes pertes de cette guerre.
Le vendredi du sang, sous un ciel marqué par une demie-Lune des plus dramatique.
Mais je m'en tiendrai ici et pour l'instant seulement aux combats.
Aux combats physiques...

Telle un microcosme du conflit généralisé occupant les terres du dûché, II escarmouches ont eu lieu.
Pour faire simple, il s'agissait de l'empire contre la Vraie Foi.

Le premier conflit opposait les Très Saintes Vinières contre le sanglier, si je ne me trompe pas.
Comment le dire?
Ce fut un massacre, en notre faveur.
La rumeur disant que les troupes de la Vraie Foi, opposées à I contre I, sont imbattables, cette rumeur, elle tient toujours, par Dieu!
Gloire à Saint-Saoulard et aux Très Saintes Vinières pour cette effusion de sang rafraîchissante!

Le second conflit opposait le puissant ost du reliquaire aux... hmmm... au Ragnarok?
Dans tous les cas, rien ne pouvait résister au glaive de Dieu en action contre les impies, les infidèles et les bruns cloutés et/ou les lanciers en bedaine qui nous opposaient. Que Dieu les guide vers le port de l'armure ou mieux, vers la conversion à nos Saintes Institutions, In Nomine Lux.

...
...
...



Jacques d'Avignon
Jacques d'Avignon
Admin

Messages : 11
Date d'inscription : 29/08/2018

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Jacques d'Avignon Fri 31 Aug - 2:38

...
...
...

Une ribaude quelconque marquée au fer rouge du signe des Archivistes et portant un chapeau écarlate à ombrelles s'avance vers d'Avignon. Elle ne semble pas apprécier la présence du corps momifié dont la tête, tombée, était accotée sur l'épaule du frère du Temple, absorbé dans son écriture. Sortant de sa torpeur et replaçant le Grand Théocrate en place, pour le VIIe fois ce soir:

Que voulez-vous, la gueuse? Ah, un message de Kalel. Retirez-vous, maintenant.

La sotte commence à se dénuder.

Mais pas vos vêtements, vermine, votre personne! Vous me ferez 50 Pater Noster, vile tentatrice, ou mes bourreaux vous imposeront la questionnette jusqu'au petit matin.

...

Quoi, cela vous plairait? Allez, filez, sombre coquine!

Le Chambellan hurlait à en perdre la voix.
On en avait atteint à la vertu de la plus vertueuse des personnes du Temple et voilà ce qui arrivait!
Des putains pouvaient se rendre en personne en présence du confesseur du Grand Théocrate lui-même!
NON, MAIS!!!!
Kalel en entendrait parler, ça oui...

Bon, voyons un peu ce message.
Diable, il empeste le parfum de mauvaise qualité et... quelle est cette odeur, ça sent... l'humidité... le sel... l’ammoniac... l'amour...
Non. Non, non, non!
Cette garce l'avait cachée sur sa jarretelle, vers le haut de la cuisse. Calamité!

Bref. Notre pauvre Chambellan, sidéré, resserra sa corde de chasteté et lu la missive, marquée d'un « A » doré avec vraiment, vraiment beaucoup, beaucoup de bling autour.

« Monseigneur d'Avignon, elle a quitté Nuur, en direction de Brahma, il y a à peine une journée. »

Sans même dire au revoir à quiconque, semble-t-il dans la hâte... dans l'indifférence?

Le frère d'Avignon descendit en hâte les marches de la tourelle où il se trouvait.
Se rendant vers les quartiers des Archivistes, il rencontra Cassandre.

Dame, faite s'il-vous-plait, faites mander les II meilleurs traqueurs de votre bon Sir McHard.
Qu'ils retrouvent la trace de notre soeur Bérengère qui nous a quitté vers Brahma ce matin et que j'en soit tenu informé, coûte que coûte.
Fort bien, Monseigneur, répondit-elle d'un air fort entendu.

L'ancien Manus Dei se rendit ensuite à l'autel.
Là l'attendaient, en prière, les frères Athéon et Du Peuplier.

Mes frères, vous avez bien servi la cause de Dieu et vous la servirai encore, immédiatement.
Partez à l'instant vers la commanderie de Zang. Je suis inquiet de son état et voudrais y voir une présence du Temple.
Je ne sais pas pourquoi, ma Foi me dit que c'est l'endroit où nous devons nous trouver.
Je vous y rejoindrai dans quelques jours à peine, j'ai affaire en Brahma.
Puisse Dieu vous garder, mes bons frères. À bientôt, s'il plaît au Tout Puissant.

Puis d'Avignon retourna à sa tourelle, replia soigneusement le squelette du Grand Théocrate, le rangea dans son grand sac à dos, l'endossa, pris son épée, son bouclier et son équipement d'écriture, avant de redescendre et de se rendre directement à l'étable.

Un cavalier au blanc manteau galopait vers la cathédrale de Brahma, si elle existait encore...
Jacques d'Avignon
Jacques d'Avignon
Admin

Messages : 11
Date d'inscription : 29/08/2018

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Jacques d'Avignon Fri 31 Aug - 3:17

À la lueur d'un feu de camp, dans la campagne de Zangbo
Sous le ciel étoilé, témoin des atrocités du siècle en Haldorf
Si ces étoiles pouvaient parler...

...

Autre soirée où le sommeil me fuit.
Je la revois, fière, prononçant ses vœux.
Je la vois, se dressant devant nos brebis, leur assurant sa protection.
Puis je la revois, les cheveux en bataille, dans sa seule robe blanche, ensanglantée, à demi morte.

Soeur Bérengère, que vous ont-ils fait?
Le frère du Temple frémit au souvenir de son propre contact avec les horribles créatures au service de Teratos.
Empoignant sa dague, il se fit une entaille dans la paume de la main gauche et jura à Dieu:

« Par Saint-Clément, je verse mon sang pour que justice soit faite pour vous, Mère Bérengère. Que la justice aveugle de Saint-Clément soit faite, dussions-nous toutes et tous en mourir, quitte à en détruire Syrn pierre par pierre, Dieu le veut! »

...

Mais comment lui pardonner de s'être réfugiée chez l'ennemi, cet Ennemi là, celui avec un grand E, celui qui porte la croix sans croire en L'Unique? La main de la Rédemption a le bras long, pour se saisir ainsi de notre haut-clergé... Dieu dispose de nous. Ce n'est que par Foi que je l'ai laissée partir, ce soir-là. On ne questionne pas le dessein d'une Main de Dieu.

Or, cette Main de Dieu a préféré la protection de Notre-Dame-de-la-Rédemption à celle des ouailles du saint-Siège, ses ouailles à elle, Mère Bérengère!

...

La brûler pour hérétique?
Non, sa Foi est sans limite.
Non, ce doit être l’œuvre du Malin en elle.
La retrouver.
Oui.
La ramener aux bons soins des autres Manus Dei.
Croire que son âme est encore pure.
Oui, croire en cela.
À tout prix.

Le sommeil avait enfin gagné d'Avignon.
Un sommeil fiévreux, hanté par le rire démoniaque de l'apôtre de l'os le noyant dans des torrents de bière noire versés de mille coupes en os richement ciselées. Un sommeil hanté par des hordes de vampires déchiquetant les robes de la gardienne de la vertu et de la moralité, se gorgeant à pleines dents de son sang, alors qu'elle hurlait le nom de Monquefort pour qu'il la protège, le tout sous le regard amusé et narquois de la ténébreuse Hannah, grande prêtresse du sang de Teratos. L'année du sang, l'année du sang, l'année du sang, psalmodiaient en arrière plan les masses chaotiques et mutantes des croyants du démon de la putréfaction, dans un crescendo délirant atteignant son paroxysme, un bruit d'épouvante semblable à mille canons d'Haldorf déchargeant leur boulets simultanément sur un seul homme, l'empereur lui-même. Et un seul murmure dans tout ce tumulte, le voix de Bérengère, faible, subtile, d'un souffle court: « empêchez-moi ».

...
...
...

Quelle nuit...

La tête bien enfoncée dans la partie du corps préférée de frère Gabriel de Châtillon, d'Avignon repartit au galop vers Brahma.

Pourvu qu'il ne soit pas trop tard, pourvu qu'elle y soit encore.
La Manus Dei.
Et la cathédrale.
S'il plaît à Dieu.
Jacques d'Avignon
Jacques d'Avignon
Admin

Messages : 11
Date d'inscription : 29/08/2018

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Jacques d'Avignon Sun 2 Sep - 23:58

Cathédrale de Brahma
Quelques jours plus tard
Grande messe de Sa Sainteté Hadrien IV, prononcée par Monseigneur d'Avignon


Le Grand Théocrate, richement habillée, siège sur le trône cérémonial de la magnifique cathédrale de Brahma
L'ancien Manus Dei se tient à ses côtés et tend l'oreille vers le squelette, qui reste bien sagement assis, immobile.
Il relaie les mots du Saint-Homme aux membres de la Communitas qui se sont présentés à la messe du soir.

...

Mes ouailles, nous serons bref, oui, bien bref, car nous avons tant à faire, tant de mondes à visiter.
Nous arrivons d'un plan étrange, très étrange du multivers où nostre âme a été sauvée in extremis par le puissant Clars le Mage.
Des vélociraptors-garous ailés voulaient s'en prendre à nostre très sainte personne.
De tous les véricroyants, Clars le mage est bien le plus puissant archimage du multivers.

Celà plaît à Dieu, In Nomine Veritas.

Il les a déchiqueté d'un seul claquement de ses doigts, alors que d'immenses lames acérées se matérialisaient directement des vents telluriques locaux, fendant en 2, puis en 4, puis en 8 et ainsi de suite ces misérables créatures impies du chaos jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Ce fut vraiment un spectacle magnifique!

Nostre âme continua de voyager ainsi, par delà le temps et l'espace, vers d'étranges lieux où d'étranges créatures amorphes et imbéciles se prélassaient dans la boue primordiale du commencement de toute vie, là où Dieu les avait créé, au son de flûtes monotones et lancinantes.
Et ce que nous avons vu nous a profondément troublé.
Même au début de tout, il y a la guerre.
Ces être exécrables et crasseux se tortillaient en voulant s'écraser les uns contre les autres, recherchant la mort et la destruction afin de pouvoir encore juste un tout petit peu, jusqu'à ce que leur tour de trépasser arrive inexorablement.

Ainsi, mes ouailles, partout, oui, partout, c'est la guerre. LA GUERRE!
Il n'y a aucune autre option que celle du conflit éternel, aussi vraie qu'est la volonté de l'Éternel, le Père des Lumières.
Mes ouailles, pleurez vos morts si cela vous aide à accepter leur passage vers l'autre monde, mais affûtez vos épée, aiguisez les pointes de vos lances, polissez vos masses et comptez bien vos flèches et carreaux.
Il n'y a pas de fin à la guerre.
Aujourd'hui l'Haldorf, demain l'Empire!
Mort à l'empereur, DIEU LE VEUT!

...

La foule, impressionnée, scanda en retour « Dieu le veut! » mais on sentait un malaise.
La guerre, partout?
Est-ce donc cela de vivre?
Savoir que l'on va mourir, de vieillesse, si on a de la chance, mais surtout, au fil de l'épée ou encore d'une maladie liée à une blessure qui ne guérit pas?

Le frère d'Avignon prit parole:
« Le grand Théocrate veille sur vos âmes, mes brebis bien aimées, rassurez-vous. Il est le seul phare de lumière bravant les chaotiques ténèbres du Multivers et tenant en respect les forces du mal, autant qu'il le peut, grâce à Dieu. Prions, mes ouailles, prions pour que toutes ces guerres nous épargnent le plus possible. »

Ils entonnèrent le Pater Noster bien connu de toutes et tous.
Puis les ouailles quittèrent pour retourner à leur besogne.
Besogne de gueux, besogne de noble, besogne de marchand, peu importe, au final, Dieu dispose de nous.

Épuisé, d'Avignon demanda à II sergents d'amener le Grand Théocrate dans la chambre où le Grand Chambellan allait dormir.
Dormir, la belle d'affaire que voilà!

Une fois installés, le squelette bien calé dans un fauteuil richement rembourré, le templier bien confortablement assis sur une chaise de bois noirci par le temps, aux coussins pourpres bien ajustés, devant un grand bureau, d'Avignon empoigna une plume et se mit à écrire.
Jacques d'Avignon
Jacques d'Avignon
Admin

Messages : 11
Date d'inscription : 29/08/2018

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Jacques d'Avignon Mon 3 Sep - 0:16

Il se mit à écrire en réponse au rapport qui s'était rendu à lieu, un rapport des Archivistes:


Au Maître du Temple,
Nous avons bien reçu votre ordre et nous sommes appliqués à suivre les déplacements de la personne concernée par vos inquiétudes. Apres plusieurs jours d'observation, voici les premiers résultats de notre enquête.
Notre amie a quitté la cité de Brahma dans les heures qui ont suivi son excursion rapportée dans la cathédrale, avec pour seuls bagages une besace, et un bébé. Nous l'avons vue rejoindre un homme à quelques centaines de mètres des murs de la cité, un chevalier en armure, portant la croix de Malte. Après quelques recherches, il semblerait qu'il s'agisse de William Arenberg, un duc Impérial, et membre du conseil décisionnaire au sein de l'Ordre de la Rédemption; celui-là même qu'elle aurait appelé à l'aide, au cours de cette fameuse nuit...
Ils ont entrepris de chevaucher vers le Nord, en faisant quelques détours à l'occasion, visiblement sur la volonté de notre comparse, pour s'arrêter brièvement dans certains lieux de culte et hameaux, où elle reste un moment pour prier et prêcher la Vraie Foi et l'Unique tandis que l'homme demeure à bon écart, avant qu'elle ne le rejoigne pour reprendre la route.
Notre amie ne semble pas se cacher, et prêche aux yeux de tous; son compagnon, toujours armé, semble bien davantage sur les nerfs et se méfier de tout, surtout à l'occasion de ces haltes, qui ne semblent pas l'enchanter.
Sinon, ils ne s'arrêtent dans les auberges qu'après la tombée du jour, et généralement qu'à une heure bien avancée, pour passer la nuit; quand ils ne campent pas à l'écart des villages.
A l'heure de ce rapport, ils viennent de quitter la région de Brahma et s'enlignent pour traverser Patura par le Nord. Nul doute qu'ils aient en tête de rejoindre les frontières impériales à la première occasion."


...

Par la malpeste, je l'ai manqué de peu, je ne suis même pas au bon endroit!
Je dois contacter le plus de gens possible, je n'arriverai pas seul à remplir à bien cette mission.
Territoire trop vaste, trop de troupes impériales sur les chemins.
Je ne connais que peu de choses de la forêt et les impériaux aiment tant mes habits...
Le templier, donc, se mit à écrire.

Toi, amiE du Temple, des Archivistes, de Dieu et de Mère Bérengère, aide-moi à la retrouver. Elle séjourne vers le nord, de la région de Patura vers l'Empire. Je me rend à la commanderie de Zang, rejoindre des templiers. Retrouve-moi là-bas. Ou retrouve-la et conduis-la à la commanderie de Zang. Épargne le rédemptoriste, la question l'attend. Crois en Dieu, l'Unique est notre salut!
Signé: frère d'Avignon


Puis il se rendit en ce lieu puant où les pigeons attendaient leurs ordres.
Il en envoya plus de 20, aux VIII points cardinaux, afin que ces bestioles puissent retrouver autant d'alliéEs que possible.

Frère Conrade, comme j'aimerais avoir votre guidance en ces temps sombres, pensait le templier. Mais comment espérer vous revoir, vous qui êtes en Montjoie à prêcher le retour de la Vraie Foi en nos murailles, depuis la déconfiture magistrale du Saint-Sépulcre?
Maître, nous avons plus que jamais besoin de votre protection. Puisse ce pigeon vous trouver et vous mener à moi!


Puis le Chambellan installa un autre parchemin, plus imposant et recommença à écrire.


Jacques d'Avignon
Jacques d'Avignon
Admin

Messages : 11
Date d'inscription : 29/08/2018

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Jacques d'Avignon Mon 3 Sep - 1:03

Cathédrale de Brahma
Quelques jours après le sombre vendredi sanglant
Sous le règne du Haut-Roy Hubert dit l'Ours, dit le Gourmand
Sous la protection de Sa Sainteté Hadrien IV
Sous le regard de Dieu


Bataille du siège de Nuur

C'est traumatisé par les événements de la veille, que je transcrirai sous peu dans une prochaine missive, que le puissant Ordre du Temple se mit en marche, afin de protéger Nuur, bijou portuaire de l'Haldorf, porte ouverte vers l'Arganne.
Il y avait avec nous la très blême Manus Dei Bérengère, puisse Dieu veillez sur son âme, l'élémental de meurtre Plessier, armé de sa fidèle lance, le frère sergent Du Peuplier, jeune, fringant, prêt à en découdre, le frère chevalier Athéon, sage, serein face à la violence à venir et un de ses frères venu de loin. Il y avait bien sûr moi-même, prêt à guérir tous ces gens tombés au combat, mais surtout, surtout, il y avait Monquefort! Monquefort était là, la victoire était assurée! De ses doux yeux emplis de compassion, il nous bénit et nous ordonna de marcher vers Nuur.
Il y avait également avec nous la crème des tirailleurs de la Vraie Foi, les Archivistes. Marchaient nonchalamment le plus que louche Sir McHard, dont ses affaires ne concernent que lui-seul, la charmante Cassandre McHard, munie du pouvoir de guérison, la flamme aux yeux et il y avait la plus que charmante dame Charis, puisse Dieu protéger à tout jamais son sourire infernal, arme de destruction massive s'il en est une.

Dieu veillait sur nous. En vu des grandes murailles de Nuur, nous avons eu l'immense soulagement d'apercevoir le plus impressionnant des archanges qui soit, le plus magnifique, le plus majestueux et surtout, le plus destructeur: Saint-Gulgutron, descendu du choeur des anges afin de protéger l'Haldorf, Dieu le veut!

D'un seul souffle, je mis genou en terre devant cette apparition divine sur terre, lui jurant allégeance:
Saint-Gulgutron, je jure sur mon sang, ma Foi et mon âme de tout faire pour plaire à Dieu aujourd'hui! Je jure de tout faire pour annihiler mes ennemiEs impies. Leur péchés sont trop grands, il n'y a pas de rédemption possible pour ces infidèles. Puissent leurs âmes pourrir au Purgatoire en attendant le jugement dernier, Dieu le veut!

Le puissant Archange me fit l'honneur de me considérer, puis le plus grand honneur encore de me parler:
Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!

Sainte, sainte apparition que celle de Saint-Gulgutron!!!

Les forces alliée et ennemies étaient au final les mêmes que pour les grands conflits précédents, mais fortifiées par l'étrange mouvement de population que l'on a nommé à travers les années « le bicozoo ».
Près de 900 soudards impériaux se tenaient contre nous, blasphème hypocrite face à la création de l'Unique.
Près de 600 braves âmes, pas toutes pures, mais on fait ce qu'on peut, se dressaient contre ces troglodytes hideux et sans foi ni loi.

La bataille se faisait en II temps.
Pour des raisons qui m'échappent, nous allions d'abord devoir tenter de rotoculter nos adversaires, les viandant et projetant sauvagement leur sang contre les murailles de Nuur afin d'entrer dans la forteresse et saisir leur drapeau.
Un jeu d'enfant, a priori. Or, nous étions en sous-nombre.
Nous avons vaillamment combattu, faisant face aux mille traits de balistes des infidèles de Montfort, des gueux de Brabancourt, des horribles hellequins et des boulets de canon des has beens récalcitrants de Gorgor Bay. Il y avait même un autre canon, mais je ne connais pas les artilleurs de ce dernier. Mort à eux quand même.

Bien cachée derrière les boucliers de ses troupes du chaos assoiffées de notre sang, j'ai aperçu et mis en joue la ténébreuse Hannah, qui me narguait du regard. C'est elle, oui, elle qui a ensorcelé Bérengère, j'en suis sûr; le champ de bataille ne ment pas. Nous devons la tuer, cette terrible, terrible créature de la nuit. Je lui ai hurlé que son tour viendrait.

Je me déplace ensuite vers la muraille Est, afin de venir en aide à Plessier, qui semblait seul face à la Meute, tant les bruns de notre côtés semblaient craindre d'avancer sur l'ennemi. Nous apercevant combattre côté à côté, les vikings, amusés, se sont mis à scander « DEUX BLANCHONS, DEUX BLANCHONS! » à répétition, me faisant un peu perdre ma concentration. Mais ma haine me repris lorsqu'ils se mirent à chanter, sur l'air très populaire de « un mille à pied, ça use, ça use... », les paroles suivantes:
Deux templiers, ça brûle, ça brûle, deux templiers, ça brûle énormément!
Clairement, le mythe du temple n'est pas mort, si nos ennemis nous accueillent avec autant de ferveur, aussi détestable soit-elle!
Il nous appartient, mes frères, ma soeur, de faire retentir la gloire du Temple sur le champ de bataille, aux tables de négociations, dans nos cérémonies, Dieu le veut!

Une guerre a ses flancs mous.
Inspiré par la geste désinvolte de Dame Charis, je cessai prestement de courir et pris place à ses côtés, à l'ombre, de l'eau plein ma chope, à l'écouter m'expliquer encore une fois l'importance de déléguer et de savoir faire faire par les autres ce qu'on ferait probablement mieux qu'eux de toute façon. Sainte femme, cette Charis! Ce mouvement a même réussi à ralentir le très motivé Bienheureux Anthéus, qui nous jugea du regard, puis finit par s'agenouiller avec nous, quelques minutes. Par contre, cette leçon d'humilité ne pouvait pas durer, l'appel de la guerre fut le plus fort et nous sommes tous et toutes repartis au front, l'arme au poing.

Une guerre a également ses victimes.
Il me peine de devoir annoncer qu'un boulet de canon a durement frappé en plein visage l'invincible Saint-Gulgutron, qui a aperçu mille constellations en une seule seconde et a dû s'en retourner vers le choeur des Anges, pour fumer un bon cigare avec Dieu.

Mais une guerre a aussi ses héros.
Et il portait un casque, cette fois-là.
L'habile Montcalm, que le Tout-Puissant le fasse vivre vieux, gagna cette bataille pour l'Haldorf, en XXIV secondes.
Il marcha, de dos à l'ennemi, survécu à leurs assauts, s'empara du drapeau impérial, le temps de XXIV LONGUES secondes, puis mourru, probablement tué par la force de l'attaque psychique d'un ZIEG HEIL bien placé par le Chancelier Impérial, le très huileux Tarek le Taré.

Au son du cor, nos troupes, massées aux portes de Nuur, pensaient que tout était perdu. Elles ne savaient pas encore les exploits de Montcalm, arrogant face à la mort!

Puis vint le temps de se reposer un peu. Les mécanique du jeu des jeux m'échappant, comme je le disait ci-dessus, nous allions à notre tour, nous les vraiE assiégéEs, nous allions devoir tenir la forteresse et empêcher les chiens de l'empire de toucher à nos précieux drapeaux. Nous pestions contre les Phoenix, un sport qui vieilli malheureusement trop bien, nous nous félicitions de nos bons coups, discutions stratégie. Les personnes les plus averties d'entre nous buvaient des litres et des litres d'eau, afin d'éviter le grand mal des batailles. Grand merci à l'Ordo Cervi, qui sont, au final, d'excellents porteurs d'eau.

Le repos, une excellente idée! Ce récit est à suivre, mes comparses du Temple.
Jacques d'Avignon
Jacques d'Avignon
Admin

Messages : 11
Date d'inscription : 29/08/2018

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Yves-Jacques le Pied-Bot Tue 4 Sep - 13:48

Yves-Jacques s'esclaffa de rire. Il fouillais dans son sac en bandouillère. Distrait, il expliqua simplement:

''Oui, c'est un titre de gros con. Outre les finances de l'université, je ne fais qu'organiser certains curriculums. notre établissement n'est pas le plus reconnu d'entre tous, j'en convient, mais nous avons quelques programems de recherches plutot discrets. En outre, nous faisons de la recherche sur la théorie des miasmes afin de pouvoir guérir la peste qui a effacé certains bourgs de la carte dans les dernières saisons. Je conduis moi-même un groupe de recherche afin d'interpréter les propriétés mystiques et religieuses du Sang, au nom de Saint-Clément, ce qui nous permettra sans doute de rafiner nos rites religieux. AH les voilà!''

Il sorti de sa sacoche deux pommes, qu'il tennait dans une seule main de géant. Il en tendit une à Condrade, arrivé à sa hauteur. Apprès avoir pris une bouchée, il esquissa un regard vers le moribond en habits de sergent, le pointant du doigt avec la même main qui tenait sa pomme entamée.

puis, entre deux bouchées de pomme:
''C'est un de vos gars? Il a défroqué? Quel genre de Gibier vous chassez, Conrade?''
Yves-Jacques le Pied-Bot
Yves-Jacques le Pied-Bot
Admin

Messages : 754
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 33

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Tue 4 Sep - 17:16

Yves-Jacques le Pied-Bot wrote:
''C'est un de vos gars? Il a défroqué? Quel genre de Gibier vous chassez, Conrade?''

"Bien que l'identité du gibier est connu, la raison de sa fuite demeure un mystère. .

Conrade prit la pomme des mains du sergent qui allait croquer dedans et la glissa dans un sac en prononcant le In Nomine Caritas..

Puis il monta sur son cheval et tourna la bride pour faire face à Yves-Jacques.

"Elles se font rare dans ce royaume en guerre. Nous en aurons besoin pour faire parler les paysans que nous allons rencontrer en chemin. Je ne traine jamais de solars à cause de mes voeux, alors il faudra user de troc et de persuasion.  Ils sont nombreux sur les routes, fuyant leurs villages pillés. Je suis convaincu que plusieurs d'entre eux ont croisé Mère Bérangère et sauront nous indiquer la direction qu'elle a prise depuis son départ de Brahma. Nous avons assez perdu de temps. Partons mon brave. Profitons de la nuit qui tombe, nous serons ainsi plus discret et les patrouilles d'impériaux sont déja ivres a cette heure. Je vous laisse mener la chevauché et les interrogatoire des gens qu'on croise. Mon sergent est aussi scribe, il pourra noter vos histoires afin de les concilier. Je suis curieux d'avoir votre version des récents événements" "
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Soeur Bérangère Wed 5 Sep - 2:51

Nord de Yoroo
dans la forêt, proche de la grande route.
Haldorf




La nonne ouvrit les yeux.

D’abord, l’obscurité.

Puis, levant sa face de dedans son oreiller, la lueur réconfortante de plusieurs torches allumées dans la nuit noire, baignant d’une douce lumière un campement de fortune dressé sous le couvert d’une forêt dense.
Balayant le campement du regard, elle le trouva rapidement ; assis sur une buche, l’arme au poing, semi-armuré, mais piquant du nez par en avant, yeux clos, William Arenberg avait malgré lui renoncé à son tour de garde pour un sommeil réparateur.

Bérangère sourit tendrement au rédemptoriste endormi, et s’extirpa le plus discrètement possible de ses couvertures, en prenant garde de ne pas réveiller non plus le tout jeune enfant blotti contre elle. Elle ramena les draps sur lui en l’embrassant sur le front, puis récupéra une autre couverte qu’elle alla déposer sur les épaules du soldat, se gardant cette fois une petite gêne. Elle reste quelques instants à l’observer avec curiosité… comment diable faisait-il pour conserver un air aussi bête même endormi ?
Un battement d’ailes la tira de ses rêveries. Rien à signaler cependant, un simple rappel de la vie nocturne qui anime la forêt, mais elle scruta l’obscurité des cimes un bon moment pour en être sûre. Assez pour ne plus voir que les ombres par-delà la lumière des torches. Des ombres qui se muaient en formes ; les mêmes qui habitaient désormais ses cauchemars.

Alors, l’angoisse.
Un sentiment de panique prit la nonne à la gorge. Blême, elle s’arracha à cette sordide contemplation pour revenir à des images plus réconfortantes. Mais même la vision de son tendre ami, et de son fils endormis ne parvint à apaiser la terrible sensation de solitude qui lui saisissait l’âme. Elle alla pour réveiller le soldat avec fracas, mais se retint au dernier moment dans un élan de lucidité devant les yeux cernés et l’air épuisé de son ami, dont le sommeil ne triomphait que rarement.

Elle prit alors une torche et s’enfonça à bonne allure entre les arbres.
Elle savait que la lisière de la forêt était toute proche, et qu’une fois rendue sur le sentier principal, dégagé du toit de branches touffues, le ciel illuminé par la pleine lune chasserait les ombres.
Et de fait, le sentier était inondé par une douce clarté lunaire.

Bérangère reprit son souffle en même temps que ses esprits.
De là, elle pouvait entendre les échos distants de l’auberge la plus proche, encore animée à cette heure tardive. Comme d’habitude, William avait proposé d’y passer la nuit, mais n’insistait plus ; car, comme d’habitude, elle aurait dit non. Point par peur de la populace, mais bien au contraire, de ce qui se cachait entre les gens, dans les silences, dans les ombres, dans les angles, entre les murs. Elle n’était plus capable de supporter bien longtemps le sentiment d’oppression terrible qui la saisissait toujours entre IV murs.
Les ombres les plus bénignes projetées au mur par une chandelle devenaient des silhouettes encapuchonnées, prêtes à l’agripper pour la jeter à terre, la désarticuler, et la remettre à nue. Les rires du tout-venant, eux, se distordaient en incantations, en insultes, en révélations et en menaces. Et les murs, toujours, finissaient par fondre sur elle, la plongeant dans le noir, l’étranglant et dévorant ses chairs. Et dans sa salive, le goût du sang.
Alors, elle se réveille, ou pas, en hurlant, et la bouche meurtrie de s’être mordue les gencives à plein dents.

Voilà pourquoi William n’insistait plus. Voilà pourquoi ils contournaient les auberges, et voilà pourquoi il la laissait allumer V ou VI torches dans leurs campements précaires, faisant fi de toutes les règles de sécurité et principes de discrétion, et se disciplinait à d’interminables tours de garde.

Debout sur le sentier, parfaitement immobile dans l’air frais de la nuit, Bérangère prit un grand respire et ferma les yeux. Sous ses paupières closes persistait encore, comme gravé dans la peau, mais plus nette que jamais, la vision funeste des V prêtresses de Tératos l’entourant de leurs rires déments dans leurs tenues cérémonielles, arrachant ses vêtements de sa dépouille déjà ensangl…
Assaillie par cette vision d’horreur, elle rouvrit les yeux sur le disque lunaire… sur lequel, à son grand damn, des ombres dansaient à présent.
Décidément, la nuit allait être longue.
Soeur Bérangère
Soeur Bérangère
Admin

Messages : 132
Date d'inscription : 06/07/2012
Age : 32
Localisation : Krak de Montjoie

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Thu 6 Sep - 2:05

Jacques d'Avignon wrote:
- Est-ce vrai que la famille Cordelian nous a quittée?

Le frère-sergent tandis un bout de papier a Monseigneur Avignon.

Voila ce qui arrive quand on confit un royaume a des gitans.


Carcosa, 21 août 1018.

C'était une belle aventure et on y a mis tout notre cœur. En fait, j'y crois encore; Carcosa est un projet merveilleux, un royaume franc et accueillant qui offre des opportunités autrement impossibles. J'ai ainsi siégé avec fierté sur le trône de Carcosa, le couronnement organisé au Bal Pourpre en 1017 est littéralement gravé dans mon esprit.

Mais la courte vie du royaume n'a pas été sans heurts. Carcosa a été happé par ce nouvel ordre mondial plus que jamais antagonisé. Pour des tziganes qui n'ont jamais possédé de terres et encore moins exercé le pouvoir, tout ça devenait de plus en plus lourd. La chose politique est trop lourde pour les gitans, nous avons besoin de sentir le vent dans nos ailes.

Ainsi, réunis en Kriss il y a quelques jours, les Fils du Vent et la Famille Cordelian ont choisi de retrouver leur pleine liberté, sans association, sans affiliation, sans maison, sans contrée, comme l'ont toujours fait nos pères. Lors du Conseil de Carcosa, l'intendant Chico Mayol m'a ainsi retiré la superbe cape royale tissée par Nikkel Mayol pour ensuite la déposer sur les épaules de Rakhim Changedenom, élu sans opposition. Le tout devrait être officialisé à l'automne.

Cela dit, nous n'éprouvons aucun ressentiment envers qui que ce soit en Carcosa, bien au contraire. Nous n'y avons que des amis que nous respectons au plus haut point. Et les affronts commis contre la Kumpania Cordelian alors que nous étions à Carcosa ne s'effaceront pas par enchantement, il faudrait être sot de croire le contraire. Que ceux qui se reconnaissent se le tiennent pour dit.

À tous nos amis de Carcosa, au plaisir de se croiser sur les routes.

Devleja, mais surtout, opre Roma!

Sarkis Sarkissian
Tchorengo Tchoralo
Chef des Fils du Vent
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Conrade du Saint-Sulpice Thu 6 Sep - 4:06

Vallée de Tsanupe

Orné de sa grande bannière au Lion blanc, les tourelles de Lionshold se dressaient fièrement sur la plus haute colline dominant la vallée de Tsanupe. Tout autour des murailles s’étendaient les ruines d’un campement militaire aux couleurs de l’Empire ainsi qu’un énorme bélier aux couleurs des Hellequins. Des paysans s’affairaient à jeter les cadavres des impériaux dans un gros brasier non loin. Décidément, la Fédération Arganaise avait emporté une victoire en Tsanupe. Loin au sud, on pouvait voir les clochers de la cathédrale de Brahma.

Conrade du Saint-Sulpice ignorant les paysans s’approcha des murailles. Un garde aux couleurs de l’Ordre du Lion se pencha entre les crénaux et salua le Templier au blanc manteau.

Qu’est-t-il arrivé ici? lanca Conrade

Monseigneur, nous avions passé la dernière année à renforcer nos défenses. De nos baronnies d’Artoisard sont venues les milices communales des Lionceaux.  Puis au printemps, l’Ost de l’Ours est venu en nos murs, leur chapelain portant un fragment du manteau de Saint-Abelle.  C’est alors qu’est arrivé du nord un fort contingeant de la Garde Impériale ainsi qu’une forte troupe de Hellquins tapageurs. Ils ne prirent pas de temps à installer un siège et les sapeurs du Duc Krinkov s’attaquèrent à nos portes à l’aide d’un bélier. Le siège dura tout l’été et fut rude, mais Saint-Abelle veillait sur nous, car les Impériaux ont levé leur siège et ont quitté Tsanupe afin d'aller se faire voire ailleurs. On ne les a pas revus depuis.

Auriez-vous vu par hasard un membre du Haut-Clergé passé par ici?

Non mon seigneur. Outre le chapelain de notre chapelle, vous êtes le premier membre du clergé à passer par ici.

Je vous remercie mon brave et que Saint-Abelle veille sur vous. Soyez vigilant car les impériaux pourrait revenir vous assiégez prochainement


Puis il se tourna vers Yves-Jacques pour lui demander ce qu’il pensait.
Celui-ci étudiait attentivement la route du tracé Polignac qui traversait la vallée de Tsanupe, puis il dit;

Tsanupe est un carrefour entre Nuur et Brahma. Du haut de ces tourelles, on peut voir de Brahma jusqu’au fleuve Bonaguil, bien au nord. Si votre gibier était passé ici, les gardes de Lionshold l’auraient vu. Continuons vers Patura..


Ils continuèrent leur chevaucher vers le nord-ouest et arrivèrent aux abords du village de Patura en milieu de journée. Jusqu’à maintenant, aucune armée impériale n’était passé par ce domaine pendant la guerre, mais par précaution, le Roi avait fait gardé son donjon par un important contingeant de milices.

Amusé, Monseigneur Conrade ne put s'empêcher de raconter une annecdote a son compagnon.

Saviez-vous mon brave qu'en l'an MX  pendant le Bal Pourpre de Toirac, la Dame d'Argent, alors paienne de haut niveau, devint brièvement baronne de Patura, lorsqu'elle acheta en solars sonnant le titre de propriété à Jean de la Bellecourt. Lorsque j'en avertie le Roi Hubert, il fût si bouleversé qu'il racheta aussitôt le domaine. Il faut toujours garder un œil sur les agissements de ses barons, même les plus loyaux


Une bande de paysans guenillards mais dévots vinrent voir les cavaliers et Monseigneur Conrade leur donna sa bague à baiser dévotement. Il fut fort surpris lorsqu’une grosse paysanne lui annonca que Mère Bérangère leur avait donné la messe la semaine dernière. A ces mots, Yves-Jacques eut un grand sourire du chasseur qui a trouvé une trace.

Comment était-elle? demanda Monseigneur Conrade Était-elle escorté?

Oh…. Elle était gentille et aimable… blanche et radieuse… elle a passé quelques jours enfermé dans le vieil abayye de la Rose, puis elle est sortie et a prononcé avec nous une prière collective que nous avons fait pour le repos des morts. Elle n’est pas bavarde comme Monseigneur d’Avignon, qui venait autrefois ici pour nous sermoner en hurlant la bave a la bouche, ses litanies de la haine, ni douce et charmeur comme Monquefort qui passait ses soirées à nos feux, sobre comme le marbre, mais nous avons été rassurés qu’une Manus Dei vienne ici alors que nous avions entendu des rumeurs de défaite.

Dans quelle direction est-elle allée?

Par la lisière de la forêt à l’ouest. Avec un cavalier tout de noir vêtu qui est venu la rejoindre.

Un cavalier de noir vêtu?

Oui, un cavalier de noir vêtu, portant une croix blanche. Le doyen du village dit qu’il s’agit d’un Rédemptoriste. Il en a vu passé ici il y a quinze ans, lors de la campagne de Nupe. Il n’était pas très bavard

Conrade eut un regard inquiet. Monquefort disait donc vrai. Que fait Mère Bérangère avec un Rédemptoriste alors que nous devrions voguer vers Carcosa pour participer à la guerre qui s'y préparait?

Le templiers monta les marches de bois qui menait jusqu'au vieille abbaye, le seul bâtiment religieux de Patura, construit par le Cercle de la Rose il y a bien longtemps. Les soeurs du couvent étaient occupée a un accouchement d'une paysanne mais monseigneur Conrade ne se gêna guère et se fit montrer la chambre que Mère Bérangère avait occupée.

Tout fière, la soeur lui dit avant d'ouvrir la porte;

Mère Bérangère semble affectionner la prière In Nomine Lux
.

Monseigneur Conrade fut alors surpris par la quantité de cierges fondu qui tapissait les poutres du plafond et les rebords de la fenêtre. Elle avait brûlé en quelques nuits ce que le couvent consommait en une saison. Sur l'un des mûrs avait été peint avec du sang les mots Vade Retro.  

Qu'est-ce que cette diablerie? dit Conrade en se signant.  Puis il se tourna vers son compagnon;

Yves-Jacques, au galop. Trouvons sa piste dans les bois.
Conrade du Saint-Sulpice
Conrade du Saint-Sulpice
Admin

Messages : 22
Date d'inscription : 05/09/2010
Localisation : Valmort

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Soeur Bérangère Sun 9 Sep - 2:44

[Allo! Juste un aparté pour signaler que j'ai rédigé ce dialogue en partenariat avec le principal interessé, d'où le fait qu'il jase beaucoup "à mon nom" !Peut être qu'on le verra un moment donné sur le forum, comme Jason me le proposait, mais il a un mois de fou, donc peut être pas pour tout de suite. Déjà que c'est une des premières fois en 20 ans qu'un rédemptoriste se risque à larper en ligne... on va pas l'effrayer! ]

Nord de Yoroo, dans une taverne quelconque.


La nonne recracha sa gorgée de cidre par le nez.

« *KEUF KEUF KEUF !* … QUOI?! RAKHIM ? RAKHIM CHANGEDENOM ?!

William Arenberg sortit un mouchoir de sa poche et le tendit à Bérangère qui s’étouffait encore en frappant du poing sur la table de la taverne où ils s’étaient arrêtés souper.

« Je vous l’avais dit… , soupira-t-il d’un air bête-désolé, Carcosa n’est plus sûre, et ça ne va pas s’arranger… tu ne peux pas y retourner.
… en fait, je ne crois pas que ce royaume ait déjà été bien sûr
, rajouta-t-il d’un ton bête-sinistre, quand on voit par qui il a été fondé…nous avons essayé de prévenir les groupes avant qu'ils aillent s’installer... tant pis pour ceux qui ne nous ont pas écouté et qui ont été charmés par des illusions de grandeurs !  »

A nouveau en pleine possession de ses bronches, la nonne essuya son nez d’un revers de manche sous le regard stupéfait du tout jeune enfant assis sur ses genoux, encore ahuri par l’ampleur de sa réaction.

« Ca… ça ne se peut pas, marmonna-t-elle, pensive, en flattant la tête de Keven pour le réconforter de son trouble, ça ne sont sûrement que des rumeurs… ça va vite, les rumeurs.
- Les nouvelles sont pourtant claires, et viennent de sources diverses. Il paraîtrait même qu’il aurait été… « décoré » par votre ''ami'', Chico Mayol, lui-même.
- Chico n’est pas mon ami
; rétorqua-t-elle avec un air affligé qui disait tout le contraire ; et encore moins s’il est vrai qu’il a…

Bérangère ferma les yeux et prit une profonde inspiration, tentant de contrôler la vague de colère qui l’assaillait et empourprait déjà ses joues.
En vain.

«  … Vous vous rendez quand même compte qu’ils ont élu un DAMNE à la tête d’un Royaume VERICROYANT juste après qu’il PERDE SON AME, tandis que moi, on me pourchasse, on veut faire mon PROCES, et Gulgutron, Saint Archange Patron des Templiers LUI-MÊME menace de me punir après tout ce qui est arrivé, alors qu’à priori, j’ai ENCORE la mienne ?!

La nonne frappait tant et si bien de l’index sur la table à mesure de ses coups de sang qu’elle passa proche de se tordre une phalange.

- Ce royaume n'a jamais été vraiment véricroyant… du moins, pour tous les gens de l'extérieur qui ne se sont pas fait berner par ceux qui tirent vraiment les ficelles derrière tout ce qu'est Carcosa. Jamais la Vraie Foi d'autrefois n'aurait embarqué dans de tels projets… il fut une époque où nous avions de grands projets communs même en Empire...

Le rédemptoriste fixa le vide quelques instant … comme perdu dans de souvenir passé .. et semblait presque nostalgique.

-..et… tu as toujours ton âme, je te le promets,
poursuivit-il d’un air bête-rassurant, en lui prenant doucement la main de crainte qu’elle ne se brise quelque chose pour de bon, vous… tu es passée dans chacun des cercles de détection, donc n’en doute plus. Ces cercles ont fait leurs preuves plus d'une fois et ont même déjà bloqué un apôtre !

- … tu sais que… ça risque de prendre un peu plus que cet argument là pour convaincre les miens…, lâcha-t-elle, blasée, je vous fais confiance, mais pour beaucoup… ils m’ont ri au nez en apprenant qu’il s’agissait de dessins à la craie sur le sol…

- Oui *heum*, les tiens… vôtres, ont l’air à manquer de de... « foi », à ce sujet
, répondit timidement le rédemptoriste, d’un air mi-bête mi-satisfait de son jeu de mot. Pourtant nos techniques et outils contre les forces obscures sont le résultat de décennies de recherches, d’enquêtes, de combats, de guerre …..de sacrifice personnel..., il fit une pause en fixant le petit puis se ressaisit, Il peuvent ridiculiser nos façons de faire et rabaisser à de simples dessins de craie les rituels pour combattre cela ne change pas le fait que cette magie fonctionne... même certain du vieux clergé de la Vraie foi pourrait en témoigner ! Il fut un époque où le fait d'être baptisé était capable d'empêcher un apôtre de voler une âme, hélas il me semble que cette protection ne fonctionne plus .. serait-ce que ce rituel est simplement réduit au stade de jouer avec de l'eau dans le front de quelqu'un ou bien l'Unique lui-même aurait de la difficulté à accepter les choix de son clergé...mais comme tu l’exprimes bien, les tiens sont à côté de la vérité sur pas mal de choses… en même temps… quand on sait ce tout qui pourrit votre Église depuis des années…les décisions douteuses de Charis et les archivistes... les alliances étranges... Seth… la nécromancie...Krios ….la démonologie… la Vraie Foi n’est plus c’qu’a déjà…

- Si tu finis cette phrase en fredonnant…, l’interrompit-elle d’un œil menaçant.

William toussota dans sa main libre puis concentra son attention sur Keven qui, toujours perché sur les genoux de sa mère, s’amusait par imitation à taper le bout de son index sur la table avec une hilarité croissante.

« … Mais… tu as raison, reprit Bérangère d’un ton grave, le regard perdu dans le vide, on ne peut plus autoriser ça, ça ne peut plus durer… il faut faire le ménage et surtout, surtout, se rappeler de l’ennemi… ne plus permettre aucun vol d’âme… ni aucune cérémonie…
La nonne tressauta et une lueur d’effroi saisit son regard, où les ombres d’un douloureux souvenir ressurgissaient soudain.
William referma doucement ses deux mains sur les siennes, en plongeant son regard dans le sien.

« On va détruire Syrn. Teratos brûlera ils vont payer pour ce qu'ils ont osé te faire...Je te le promets. »

Bérangère s’apaisa… un court instant seulement. Elle redevint rapidement pensive, et les yeux dans le vague, pouffa d’un rictus amer.

« Evidemment… mais ça serait tellement, tellement plus simple si tout le monde à côté de ça n’essayait pas de… n’élisaient pas… »

Son regard se posa sur la missive qui, déroulée sur la table, leur avaient appris les changements politiques en cours à Carcosa.
Elle se leva alors d’un bond de sa chaise, tous ses muscles tendus et le visage durci par un mélange de colère et de haine qu’elle ne contrôlait plus.

« Faut que je sorte. J’ai besoin d’air. Gardez le p’tit, s’il vous-plaît ; demanda-t-elle tout en collant l’enfant dans les bras du soldat sans attendre de réponse; attendez-moi là, je reviens.

- Mais il se fait tard et...»

Sur ces mots, elle rattacha sa cape de voyage à son cou et sortit vivement de la taverne sans rencontrer le moindre obstacle, les clients de la taverne se tassant d’eux-mêmes préventivement devant l’aura de rage qui animait chacun de ses gestes et de ses pas.
On l’entendit marcher quelques instants en s’éloignant sur le sentier en maugréant « UN PRETRE DE L’HALTING EN PLUS ! » puis, bientôt, le bruit de ses pas s’estompa dans la rumeur de l’auberge.

William retira son chapeau noir à larges bords et se prit le visage dans les mains en soupirant. Ah, les femmes. Il jeta ensuite un coup d’œil par une fenêtre où un homme le regardait dehors. Il lui fit signe subtilement indiquant la porte que Bérangère avait empruntée. L'homme à la fenêtre quitta immédiatement. Il regarda plus loin dans la taverne un couple qui sirotait une bière, il fit un autre signe anodin pour certains... mais un signal pour d'autre.. le couple se leva et quitta également pour l'extérieur, enfin  
Puis, observant autour de lui entre ses doigts écartés, il remarqua que plusieurs clients le dévisageaient avec stupeur. Certains qui avaient suivi toute la conversation sans rien y comprendre, et d’autres qui semblaient fixer quelque chose au-dessus de la tête dénudée du rédemptoriste…

«  …Eh bien quoi, vous n’avez jamais vu un homme briller ? lança-t-il d’un ton abrupt et le regard bête-tout en replaçant prestement son grand chapeau sur son crâne.

Puis, grommelant, il baissa les yeux vers Keven qui lui offrait à voir son plus large sourire, SA dent de lait apparente et ses deux grands yeux remplis d’étoiles. « Si elle savait que ma garde rapprochée rôde un peu partout autour de nous, je ne sais pas ce qu'elle dirait ! Mais qu'est ce que tu nous a dessiné dans le sel toi là ?? ..»
Soeur Bérangère
Soeur Bérangère
Admin

Messages : 132
Date d'inscription : 06/07/2012
Age : 32
Localisation : Krak de Montjoie

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Monquefort Thu 20 Sep - 15:27

Été de l'An de grâce MXVII

Déjà quelque jour avait passé depuis que le maitre du Temple était arrivé en Brahma. Plongé dans la prière et le jeûne, il s’était reclus dans la chapelle ou était exposé le cœur de Saint-Notger pour communier dans le silence avec la très Sainte-Relique de l’Empereur qui avait imposé par sa volonté la Vraie Foi en Empire des siècles auparavant, alors même que le chaos régnait sur les terres du centre et qu’une multitude de cultes païens prenaient place dans les chaumières du pauvre peuples.

Selon les enseignements qu’il avait reçu dans sa jeunesse avec l’Archevêque et recteur de l’université de Kintzhem, Frédérick de Monquefort ne se hâtait jamais dans la prière, mais priait avec attention et dévotion. Ainsi, un seul Pater, dit avec sentiment, valait toujours mieux que plusieurs récités avec précipitation. Le recueillement du Maitre du Temple fut interrompu lorsqu’un frère chevalier du Temple entra dans la chapelle pour tendre un parchemin scellé d’un sceau Templier.

« Memento Finis

Rapport d'observation

Comme selon vos ordres, nos hommes ont retrouvés et suivis la trace de la dépouille de l’enfant que revendique la sœur Bérangère. Cependant, il nous a été impossible de la récupérer.

Toujours sous une surveillance constante, la dépouille de l’enfant semble avoir été maltraité et présenté comme un trophée par les différentes personnes qui en ont pris possession. Plus Ressèment, la dépouille mutilée a été confié à un homme identifié au couleur de notre dame de la rédemption. Après quelque observation nous avons constaté qu’il s’agissait sans aucun doute de William Arenberg. Le rédempteur a transporté la dépouille du jeune enfant à la lisière des forêts d’Irendille ou il a remi le cadavre en décomposition aux Elfes qui se sont ensuite enfoncés dans la forêt.

Nous avons attendus plusieurs jours à la lisière et puis finalement, les elfes sont ressortis de la forêt avec un enfant qui ressemblait en tout point à celui que la sœur du Temple avait adopté. Il semblerait que les sorciers elfes auraient accepté de pratiquer un rite elfique sur la jeune dépouille, se qui empêcherait sa décomposition.

Une fois le corps de l’enfant remis à William Arenberg de la rédemption, il est repartie en direction de l’Haldorf ou des soldats impériaux l’on rejoint. Le Rédempteur semble préparer quelque chose, est ça ne sent pas du tout bon.

Souhaitons que ce rapport vous parvienne le plus rapidement possible, malgré la guerre qui fait rage sur le territoire. Que l’Unique nous garde, puissant maitre du Temple.

Non Nobis Domine »

Après qu'il eut lu la lettre, le maître regarda le frère du Temple

"Appeler le Chapitre mon frère, que tous les commandeurs et frères du Temple qui ne sont pas sur le front ou outre-mer nous rejoignent en Brahma. " Ordonna le maître au frère chevalier venu lui porter la missive.

Monquefort sorti de la Chapelle et fit venir son lieutenant d’arme.

"Est-ce vous avez des nouvelles de Mère Bérangère? " demanda Monquefort au lieutenant

"Nos agents ont rapportés qu’elle serait passé par la petite taverne du tambour cassé, juste au Nord de Yoroo. Elle est toujours accompagné du rédemptoriste. Il traine avec eux le corps d'un jeune enfant et ils s'adressent à lui comme s'il était en vie, alors que l'enfant ne bouge pas" expliqua le lieutenant

"Lieutenant, transmettez le message à nos agents qui ont repéré mère Bérangère. Le Maitre à appeler un Chapitre, elle doit se présenter. Essayer de ne pas faire de mal au rédempteur qui l’accompagne. Je veux qu’il ramène aussi l’enfant!" ordonna Frédérick de Monquefort.

Sur cette ordre, le lieutenant se mis au travail pour transmettre l’information. La journée arrivait à sa fin et le soleil se couchait sur les flèches de la cathédrale. Le vent portait jusqu’à la ville, la fumer des feux des bourgades et des hameaux qui finissait de bruler sur la frontière nord ou les combat continuait de faire rage. Bientôt le chapitre allait être réuni!
Monquefort
Monquefort
Admin

Messages : 515
Date d'inscription : 03/06/2009
Age : 41
Localisation : Tourelle de Brahma

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Soeur Bérangère Wed 26 Sep - 8:54

Derniers jours de l’Eté de l'An de grâce MXVIII
Centre-Ouest de Phala
Au petit matin

Un destrier impérial lourdement armuré de noir émergea comme une ombre de la forêt de Phala, que les arbres denses et la brume d’un petit matin froid et humide noyaient dans les ténèbres.
Il poursuivit sa route un bref moment entre les arbres éparses et plus chétifs qui longeaient la lisière du bois, dans un silence à peine troublé par les craquements des premières feuilles mortes sous ses lourds sabots, et les rumeurs de la forêt qui s’éveillait doucement à l’arrière.

Il s’arrêta sur un signe de son cavalier.
Devant lui, devant eux, plus aucun arbre, plus rien qu’une vaste plaine en friche étendant son brouillard matinal jusqu’à l’horizon, encore flou à cette heure.

Bérangère mit pied à terre et s’arrêta deux ou trois mètres en avant. Elle balaya le paysage du regard, en silence, pendant quelques instants, avant de pointer du doigt ce que l’on devinait comme les contours d’une grosse structure désormais en ruines.

« … ça… là… c’était l’académie militaire… et un peu plus loin, là-bas, c’était un fortin, vous voyez ?
Et ça…
, ajouta-t-elle en s’agenouillant pour ramasser entre deux doigts le restant d’un épi de blé piétiné sur le sol ; c’était un champ prospère, il n’y a pas si longtemps… ... enfin… avant que des troupes impériales ne rentrent sur le domaine et ne rasent tout au printemps dernier. »

Bérangère leva vers William, toujours à cheval, un regard chargé de reproches et lourd de peine. Elle ne le soutint cependant guère longtemps, détournant pudiquement vers le paysage ses yeux qui se remplissaient d’eau.
« Ces terres appartiennent à mon amie Lizbeth. Je n’ai jamais saisi l’occasion de venir visiter avant. Mais vous auriez dû en entendre les descriptions qu’elle en faisait. Ca semblait si beau.

- Heum... le prix de la guerre, ce sont souvent les innocents qui le subissent..D’où l'importance de ne jamais laisser trop de pouvoir à un petit groupe... une fois corrompu, les conséquences peuvent être titanesques... »

Il marqua une pause pour observer la jeune femme. Plus que sa tristesse, c’était sa capacité à s’inquiéter pour son prochain et chercher encore le beau en ce monde, même après ses récentes épreuves, qui parvenait à l’émouvoir... une sorte d’admiration devant sa force de caractère... ou peut être de la curiosité devant ces considérations que lui-même avait perdu depuis longtemps.

« Les troupe impériales ont eu comme ordre de ne pas attaquer les civils et de permettre les évacuations lorsque cela est possible. La rage de certain est difficile à contrôler, soyez certaine qu'une fois tout ceci terminé, les gens rebâtiront !

- … mouuuuais… rebâtiront…mouais … … n’empêche… si je vois un seul bâtiment dédié au Reikskult en Haldorf… »

Elle interrompit sa menace et fixa un moment l’horizon, assez pour discerner des formes de bâtiments et de drapeau dans la brume.
Un frisson froid lui parcourut l’échine.
« On arrive bientôt, hein ? »

Elle ne put détacher son regard de la frontière impériale, dont l’aspect fantomatique à cet instant la dissuadait d’autant plus d’approche ; elle qui ne s’y rendait déjà qu’avec un entrain bien contrarié.

William fixait toujours au loin d'un air sévère, les traits tirés par une fatigue de plus en plus  pesante. Cela faisait des semaines qu’il n’avait pas dormi à son besoin, les interminables veilles de garde qu’il s’imposait tout seul écourtant drastiquement chacune de ses nuits de sommeil… qui demeurait agité par ailleurs. En dépit des dernières rumeurs voulant que l’Empire en aurait fini de son attaque en Haldorf, la guerre persistait dans tous les esprits, et il ne serait pas tranquille avant de savoir son amie à l’abri.
Il fit faire volte-face à son cheval et scruta les frondaisons de la forêt pendant quelques instants. D’un geste du bras, il ordonna deux cavaliers qui sortirent tranquillement du bois avant de partir à la course sur un second ordre.

Bérangère sursauta vivement à leur apparition et retint son souffle jusqu’à ce que leur silhouettes s’estompent dans la brume, en avant d’eux.

«… Vous-vous savez qui ils sont, William ?! , s’enquit-il d’une voix étranglée.

«Oui, ce sont de mes hommes de confiance. D'autre nous suivent sur l'autre flanc.

… Vous voyez,
rajouta-t-il en s’amusant un peu de la stupeur de la jeune femme ; les gens font souvent l'erreur de penser que nous sommes seuls lorsqu'ils aperçoivent un rédemptoriste sans confrère ou consœur à ses côtés. Ils nous narguent même en ce temps-là en nous demandant où se trouve notre ''binombre''. Mais… lorsqu’un membre a une rencontre ou une mission importante, il y aura toujours d’autres Rédemptoristes cachés non loin dans les ombres… ou même déguisés parmi les civils...

- … donc… si je comprends bien... vous nous faites suivre depuis le début, partout, tout le temps, et par toute sorte de gens, et vous êtes bien gardé de le dire, c’est bien ça ?

Le regard de travers et le ton piqué trahissaient un agacement palpable chez sa comparse.

- Écoutez… vous amener vous et le petit en sécurité est ma priorité numéro 1 depuis Brahma. J'ai fait appel à mes meilleurs éclaireurs pour m'assurer d'avoir des renforts en cas de… problème. Une bannière nous attend à la frontière afin de nous escorter en Empire, car même si nous serons en territoire ''non hostile'' je ne prends aucune chance… les forces obscures rôdent dans tous les coins de ce monde. J'espère ne pas vous avoir fâché par cette initiative… loin de la était mon intention. »

Bérangère s’en allait protester vivement après mention de la bannière, mais soupira finalement tous ses reproches, désarmée, quand il lui tendit la main pour l’inviter à remonter en selle.

« William… vous savez que… mon allégeance n’ira jamais à l’Empire.

- Peu importe ; ce qui compte, c’est que nous y serons très bientôt plus en sécurité, au moins le temps de ce conflit.
"

Elle soupira à nouveau avant de reprendre place à l’arrière du cavalier.

« Soit alors, mais ralentissez le pas, je vous prie. Si je suis pour ne pas savoir quand  je vais revenir, j’aimerais prendre le temps de prier pour ces terres une dernière fois, tant que nous y sommes encore… »

Elle sortit de sa besace son chapelet de prédilection et son exemplaire usé des Saintes Ecritures puis entamant une prière silencieuse dans ce paysage dévasté qu’elle sondait pourtant du regard, comme pour s’assurer d’en garder une image mentale. Entre deux versets, elle se surprit à se demander quelle place pourrait bien trouver sa Foi, LA Foi, en Empire ; et si Dieu l’entraînait vers ces terres pour cette raison précise ? Et s’il était temps que Sa Parole résonne et raisonne à nouveau dans le Nord ?
Et si… et si…

Dans les cieux, un soleil blanc se levait en dissipant tranquillement le brouillard matinal.
Soeur Bérangère
Soeur Bérangère
Admin

Messages : 132
Date d'inscription : 06/07/2012
Age : 32
Localisation : Krak de Montjoie

Back to top Go down

De Montjoie a Carcosa Empty Re: De Montjoie a Carcosa

Post  Sponsored content


Sponsored content


Back to top Go down

Page 1 of 2 1, 2  Next

Back to top

- Similar topics

 
Permissions in this forum:
You cannot reply to topics in this forum